
L'affaire des OGM, cette polémique sur le maïs Monsanto révélée par le Nouvel Obs, est à l'origine de bien des discussions et d'invectives, sur les réseaux sociaux.
En lisant les débats, un phénomène est frappant : c'est que beaucoup de contradicteurs partent d'un a priori, celui d'une science dangereuse. La littérature ne manque pas en effet de "savants fous" débordés par leurs recherches…
à juste titre ces romans nous alertent sur le danger potentiel de ne pas encadrer, de façon éthique et rationnelle, une science qui peut conduire à des catastrophes. Ainsi, les scientifiques sont-ils contraints à des procédures rigoureuses, et c'est tant mieux.
On ressent parfois un léger malaise dans ces discussions, devant la certitude des uns et des autres… une certitude semblable à celle des "catastrophistes" et "complotistes".
Dans le cas présent, la croyance en la dangerosité absolue des OGM.
Car il s'agit bien d'une croyance, puisque ce danger n'est justement pas encore scientifiquement établi, les procédures d'expérimentations étant précisément contestées ("aussi bien en France qu’à l’étranger, de nombreux experts pointent les défauts de l’étude" nous explique Michel de Fracontal, le journaliste scientifique de Médiapart).
L'industrie pharmaceutique nous a montré que les études sont faites pour être orientées, et que dans ce domaine, tirer des conclusions hâtives sur une nombre restreint d'études est justement l'origine des problèmes (faut-il rappeler l'affaire Médiator ?).
C'est un fait largement exploité par les détracteurs des "savants fous".
Mais dans ce débat sur le maïs transgénique, cet argument est rejeté par les "croyants anti-OGM". Alors que les contradicteurs émettent des doutes sur la méthodologie, leur argument ressemble à un blasphème. Le doute est interdit. Contester l'étude Séralini revient à être catalogué dans le camp des méchants hérétiques, soudoyés sans doute par les géants de l'agroalimentaire.
Le Nouvel Obs n'a pas manqué de franchir la ligne jaune en titrant "Oui, les OGM sont des poisons". Quand bien même l'étude Séralini serait fondée, elle ne s'appliquerait pas à tous les OGM. Comme à son habitude, l'Obs fait dans le sensationnel mensonger, en confortant un peu plus la communauté des "croyants" déjà acquise à cette certitude…
"De mauvais moyens ne peuvent servir à de bonnes fins."
C'est la phrase mise en exergue par Sylvestre Huet du Monde dans son article "OGM, Seralini et le débat public" sur son blog {siences2}, qui compare les précautions des physiciens du Cern face à une particule semblant dépasser la vitesse de la lumière, à la manière de faire de Séralini.
Une lecture nécessaire pour comprendre la différence entre la croyance et la raison scientifique.
Pour ma part, je n'ai pas de croyance, ni que les OGM sont dangereux, ni qu'ils ne le sont pas, ni qu'ils ne le sont que dans certains cas.
Par contre j'estime qu' il est impératif de multiplier les recherches sérieuses et éthiques sur ces questions, pour s'appuyer sur des faits scientifiques et non pas des croyances et trouver les réponses à ces angoissantes questions.
Une chose est sûre, c'est que la manipulation des médias et des opinions n'est pas une démarche scientifique éthique.
Je présente mes excuses aux "croyants" que mes propos blasphématoires auraient choqué, mais je leur demande de ne pas faire de prosélytisme envers moi : je suis un mécréant en tout domaine.