J'étais encore plongé dans les visions ésotériques de mon dernier billet, que les images de ce président suant que j'avais dû subir pendant une heure d'un discours à la Castro sont remontées à mon esprit. Les images des rafles massives d'opposants aussi. Il n'y avait pas de contestation pour le meeting du conducator en baisse dans les sondages d'opinions.
L'éternel ministre de l'intérieur, pour lequel la règle prime sur la liberté, et qui pour nous faire croire qu'il augmente nos libertés, multiplie les règles, a donc réglementé devant une foule d'affidés triés sur le volet. Des règles et des contraventions. Une manière de récupérer le manque à gagner du bouclier fiscal, peut-être...
Je ne vous fait pas une liste, vous connaissez, obligation de cela (un gilet jaune, au hasard), interdiction de ceci (une clope au café, par exemple). Beaucoup de mesures envers les jeunes, les amis du bon Saint Nicolas : après l'interdiction de parler dans les halls d'immeuble, interdiction de se promener en groupe, en bande, ça va être puni de prison. C'est pas comme une loi martiale puisque c'est une loi civile.
Et puis on décide allègrement d'aller au delà des règles. C'est maître Eolas, encore une fois, qui dénonce les abus policiers, ou comment on fait retirer des fenêtres de Strasbourg les drapeaux pacifistes. L'AFP est très claire à ce sujet :
Les visites de policiers demandant aux Strasbourgeois d'enlever de leurs fenêtres des drapeaux pacifistes provoquent de vives protestations de citoyens et d'élus qui s'inquiètent d'"atteintes aux libertés publiques", quelques jours avant le sommet de l'Otan.
"Scandaleux et intolérable", selon Daniel-Cohn Bendit, coprésident des Verts au Parlement européen. Atteinte injustifiée à la liberté d'expression, selon le président du Mouvement Démocrate (MoDem) François Bayrou.
"Parfaitement illégal", selon Patrick Wachsmann, professeur de droit public à l'Université de Strasbourg, auteur d'un ouvrage sur les libertés publiques, publié chez Dalloz. "ces faits sont choquants et constituent une dérive un peu curieuse", car il n'existe aucun texte pénal qui interdit d'accrocher un drapeau à ses fenêtres, ajoute-t-il.
Dans un communiqué, la préfecture du Bas-Rhin a déclaré lundi soir qu'elle n'avait "absolument pas donné de consignes aux policiers pour le retrait" des bannières aux fenêtres de particuliers. Pourtant ces derniers jours, la police a obligé plusieurs Strasbourgeois à retirer de leurs balcons le drapeau de la paix aux couleurs arc-en-ciel avec la mention "No to Nato" (Non à l'Otan), alors que les mesures de sécurité se font de plus en plus draconiennes dans la ville, avant le sommet de l'Otan, les 3 et 4 avril.
Eolas donne des conseils précieux sur la conduite à tenir en cas d'irruption policière à sa porte. Des indications précieuses, à lire et à faire lire, ce genre de mésaventures ayant tendance à se multiplier.
Le collectif national Otan-Afghanistan prépare le Contre-Sommet du 60e anniversaire de l'Otan qui se tiendra du 1er au 5 Avril 2009 à Strasbourg.