"La France restera en Afghanistan parce qu'il en va de notre sécurité", a dit Nicolas Sarkozy. "Si les taliban triomphent, et les Français doivent le savoir, alors le Pakistan tombera".
Petites paroles prononcées au journal de 20 heures par Nicolas Sarkozy.
Les Français doivent le savoir, le président Sarkozy nous enfume. Il agite le spectre de l'arme atomique pakistanaise entre les mains des talibans. Ceux là même qui imposent le port de la burqa (alors que la France va légiférer pour l'interdire sur son territoire). Dans ces conditions, comment ne pas approuver notre présence militaire en Afghanistan ?
Revenons point par point sur cette terrible affirmation présidentielle :
• Les taliban.
Un terme assez générique dont on ne sait pas au juste qui il recouvre. Le nom « taliban » serait attribué aujourd’hui en Afghanistan à tous les insurgés combattant les forces gouvernementales et étrangères, mais il y aurait en réalité deux courants distincts dans le vaste mouvement de résistance.
Le premier est composé de miliciens porteurs d’une conception dogmatique et autoritaire de l’islam, reprenant à leur compte l’idéologie des talibans des années 1990, qui sont eux-même divisés (Mollah Omar versus Hekmatyar par exemple).
Le second courant, de loin le plus dynamique, regroupe une grande diversité d’individus et d’organisations. On y trouve des chefs de guerre, des trafiquants de drogue et de simples individus motivés par une volonté de puissance, des intérêts économiques, une frustration et une désillusion à l’égard de la situation économique, sociale et politique, ou encore par un désir de vengeance contre les forces gouvernementales et étrangères.
(source Contre-info, Conseil de Senlis)
• Le Pakistan
Mais un deuxième aspect est aussi à prendre en compte. Il s'agit de la dimension ethnique du conflit. L'afghanistan est une mosaïque de peuples dont le plus important est le groupe pachtoune, qui représente le groupe fondamentaliste. Le territoire de ce peuple s'étend d'afghanistan (moitié sud) au Pakistan (partie ouest), artificiellement traversé par une frontière négociée en 1893 par Sir Mortimer Durand pour le compte de l'Empire des Indes avec le roi Afghan Abdur Rahman Khan. A cette époque Russes et Britanniques recomposent le pays (ce qu'on appellait le grand jeu).
Revenons aux déclarations de Nicolas Sarkozy : "si les talibans triomphent..."
C'est donc l'intervention occidentale en Afghanistan qui destabilise le Pakistan, au contraire.
Une désinformation digne des mensonges de W. Bush.