Mes yeux ont accroché ce titre à la une de La Provence tout à l'heure : Bernard Coutaz est mort hier.
Le fondateur d'Harmonia Mundi habitait à deux pas de chez moi, et c'était un voisin affable avec lequel je prenais plaisir à échanger quelques mots à chacunes de nos rencontres.
Hier des pompiers intervenaient sur la petite place Paul Doumer, dans notre modeste quartier de La Roquette… Les gyrophares étaient de mauvais augure, et je les voyais de loin, du bout de la rue. Par pudeur je ne me suis pas approché de ce cadavre couché dans une flaque sanglante. Les regards des passants étaient sombres, le mien aussi.
Maintenant je sais que c'était lui. Il profitait de la douceur de l'après midi, sous un soleil qui revenait enfin nous voir, assis sur un des bancs de la placette ; un début de printemps flottait sur Arles, et il s'est écroulé. Il est parti subitement me confirmait un ami témoin de la scène. Le médecin qui exerce là est intervenu aussitôt, puis les pompiers... Mais monsieur Coutaz était parti. Si les anges existent, ils l'ont emmené rapidement, comme on claque des doigts, pour qu'il ne souffre pas. Ils ne voudraient pas qu'il souffre, pas lui.
Je me souviens maintenant avec beaucoup d'émotion quand il m'avait reçu pour une interview au début de l'été, une chouette rencontre qui avait duré 2 heures, à parler de tout, de sa vie, de la vie…
Je la publie ici en hommage à ce très grand monsieur.