Ma mère Ella Orain est décédée avant-hier samedi 25/6/2011 dans la matinée, à l'âge de 68 ans, des suites d'un cancer du sein qui avait métastasé très agressivement, en particulier, dernièrement, au cerveau. Elle sera enterrée mardi 28 juin à 14h30 au cimetière de Cahors. Ma mère était retournée chez elle après l'échec d'une dernière chimiothérapie. Mon père s'est occupée d'elle ces dernières semaines, avec l'aide d'une amie et d'une équipe travaillant pour l'hospitalisation à domicile, ainsi que des voisins, des anciens collègues, des amis et parents qui l'ont visitée. Elle bénéficiait d'un traitement de corticoïdes contre les douleurs, liées notamment aux métastases osseuses. Le traitement était efficace et je ne pense pas qu'elle ait souffert.
Ma mère a enseigné les mathématiques jusqu'à la fin de sa vie. Après sa retraite de professeur certifiée, elle continuait à donner des leçons particulières, presque un mois avant la fin. Elle était née en Lorraine (à Saint-Avold), d'un père ouvrier et d'une mère femme au foyer qui avait élevé 6 enfants, elle avait fait des études de mathématiques et avait obtenu le CAPES. Elle a rencontré mon père à Strasbourg pendant leurs études, poursuivies à Paris. Ma mère était tombée amoureuse du Lot, d'où ma grand-mère paternelle était originaire et où nous allions en vacances chaque été. Elle avait obtenu sa mutation au lycée Clément Marot en 1984. Je l'ai suivie à Cahors. Mon père et mon grand frère nous ont rejoint peu après, de Sucy-en-Brie, dans le Val-de-Marne, où elle avait enseigné au collège du Fort et où nous avions grandi.
Elle s'est toujours impliquée dans son travail et dans la vie des établissements où elle a travaillé, ce qui ne l'a pas empêchée de s'occuper de ses proches autant qu'il le fallait, et ça n'a pas été toujours facile avec ses 3 hommes à la maison. Je crois qu'elle aimait aider les autres, en particulier en leur montrant ce dont ils étaient capables. Quand j'étais petit, je voulais être intelligent, et elle m'a répondu un jour que l'intelligence était importante, mais qu'elle ne servait peut-être à rien si l'on n'avait pas ce qu'elle appelait "l'intelligence du coeur". J'ai gardé cela en tête, et je pense que j'en ai peut-être été un peu moins stupide. Malgré l'éloignement, elle a su construire avec ses petites filles de Montreuil un lien très fort et très privilégié. C'était trop tôt, mais il n'y a eu, trop tôt, plus rien à faire.
J'espère que ceux qui le liront me pardonneront cette annonce par billet et cette ébauche un peu bizarre d'épitaphe personnelle.