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Billet de blog 31 août 2023

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Bonaparte en danger siffle ! Ils accourent !

Macron convoque les partis, à proximité de la nécropole des rois de France, pour redonner un élan à son régime et faire passer de nouvelles "réformes" contre les intérêts des salariés et de la population.

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Macron cherche à redonner souffle à son régime ; il est sous la tente à oxygène. Il veut ouvrir vers une ou des procédures référendaires, avec le danger que celles-ci soient renvoyées par le peuple lui-même dans l’alternative, pour ou contre le président.  Difficile équation !

Les principaux représentants de son camp lui disent casse-cou ! Ils ne veulent pas de référendums. Même Darmanin qui estime qu’une telle procédure sur l’immigration est impraticable.

Côté social, celle qui continue l’œuvre de Laurent Berger, la nouvelle secrétaire de la CFDT, appelle, aux côtés de sept autres syndicats, à une journée de mobilisation pour le pouvoir d’achat le 13 octobre. Elle donne le la de la nouvelle intersyndicale : « Nous n’avons pas de revanche à prendre sur le gouvernement ! »

Dans le champ politique officiel, force est de constater que c’est aujourd’hui la NUPES qui sert d’étai au régime branlant de Macron!

D’un côté, la déclaration des quatre formations (FI, PCF, EELV, PS) dit :

« Nous sommes interloqués par les termes de votre courrier. Vous y écrivez que depuis un an, vous déroulez « une politique d’indépendance et de justice », nous ne le croyons pas. Vous y indiquez avoir « su forger des compromis utiles » et avoir mis en place « des solutions concrètes pour notre école ou notre santé ». Nous ne les voyons pas. Vous y faites l’impasse sur l’immense blessure que vous avez infligée au pays en passant en force le projet de réforme de la retraite à 64 ans. Et pire encore, pour décrire une partie des citoyens de notre pays, vous reprenez à votre compte un terme, celui de « décivilisation », qui a été forgé par l’extrême droite et qui appuie une analyse que nous combattons fermement. »

D’un autre, la NUPES ira quand même, forte de son unité… à prolonger la vie du régime.

Pendant les différentes crises qu’a traversé ce régime, Macron a fait de nombreuses fois référence à l’esprit du CNR (Conseil National de la Résistance), alors qu’il est le destructeur en chef des conquêtes de son programme, qui avaient été appliquées après 1945. Cela ne le dérange pas, il peut facilement rendre hommage à Manouchian à Pétain en même temps.

Cela n’empêche pas la NUPES d’écrire :

« S’agissant de notre état d’esprit, nous pensons que le pays a besoin de retrouver l’ambition et de consolider l’œuvre du Conseil National de la Résistance auquel vous semblez vouloir faire référence. »

Comment peut-on oser déclarer des choses pareilles ?

Macron semblerait donc vouloir y faire référence : comment un quelconque parallèle peut être établi entre la politique de ce dernier qui vient contre vents et marées de faire passer la loi inique sur les retraites et une situation où le prolétariat était à l’offensive, imposant aux forces du Capital de payer l’addition pour ses compromissions avec le nazisme. Programme du CNR d’ailleurs qui s’arrête sur la ligne rouge imposée par De Gaulle et Staline : pas question de toucher à l’appropriation privée des moyens de production !

La position de la NUPES était donc le 29 août de participer, tout en refusant de banqueter avec le chef de l’Etat : « C’est la raison pour laquelle nous ne participerons pas au dîner que vous organisez en soirée et dont nous ne comprenons pas ce qu’il viendrait apporter à nos concitoyens. » Ce qui faisait dire à Fabien Roussel : « Ce n’est quand même pas difficile de s’accorder sur le fait qu’on ne va pas rester à manger. Je ne vais pas me retrouver à table entre Macron, Ciotti et Le Pen pour parler de mes vacances ! Les Français ne peuvent pas comprendre ça. » Mais, selon le Monde du 30 août en soirée, il semble qu’il va bien falloir qu’ils s’avalent le dîner. S’il s’agit d’un plateau-repas pour continuer la réunion de travail, Roussel et Faure sont d’accord pour se l’avaler…

Quant au lieu où doit se dérouler cette réunion d’Union Nationale, personne à la NUPES ne relève ce qui est révélé par l’édition du Monde du 30 août au soir :

« …C’est à l’ombre de la nécropole des rois de France, dans le cloître de l’ancienne abbaye royale de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qu’Emmanuel Macron réunira à partir de 15 heures mercredi les chefs de partis politiques représentés au Parlement. Un lieu « pas très républicain », relève le constitutionnaliste Didier Maus…A quelques pas des restes de Louis XVI et de Marie-Antoinette… »

En 1789 les finances du royaume étaient au plus bas, la révolte grondait dans les campagnes. Le roi convoqua les Etats Généraux pour faire les poches du bon peuple et faire entériner ses « réformes ». Malheureusement pour l’autorité royale, le Tiers Etat, en refusant d’emblée la représentation par ordre et en imposant la représentation par tête, ouvre la voie au processus révolutionnaire et à la Constituante… Qu’est le Tiers Etat, rien ! Que veut-il ? tout, disait l’abbé Sieyès.

Il n’y a pas de danger que la NUPES se hisse à la hauteur de cette grandeur historique ! Bonaparte en danger siffle ! Ils accourent, que dis-je, ils vont se mettre à table !

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