Pascal Ory est un historien respectable mais un idéologue de bas étage. Que son onction universitaire lui donne l'autorisation de raconter n'importe quoi sur France Inter n'étonnera personne. Que ce dernier trouve le moyen de taper sur Mélenchon n'est pas non plus très surprenant. En revanche ce qui est fort inhabituel fut la réaction de N. Demorand. Cette incrédulité que n'avait pas prévu P. Ory "Je ne vois toujours pas ce qui peut rapprocher Mélenchon de Mussolini". La nullité (et ce n'est pas un jugement de valeur mais réellement objectif) des "réponses" apportées par Ory est consternante. Pas une phrase achevée, des rapprochements plus qu'hasardeux sur la correspondance de deux dates (élection de Trump et la prise du pouvoir effective par Lénine à 99 ans d'intervalle)...tout cela laisse pantois. Pascal Ory ignore-t-il que Mussolini, qui est favorable à la guerre est exclu du PSI en 1914 ? Non, nullement. Pascal Ory ignore-t-il que les thèses fumeuses de Mussolini l'avaient déjà fragilisé dans le PSI avant 1914, que le courant "maximaliste" n'avait été pour lui qu'un tremplin pour arriver aux portes du pouvoir. Qu'à la différence de Mélenchon, Mussolini avait cherché à rester dans le PSI quand le premier en est sorti volontairement ? Pascal Ory ignore-t-il que le fascisme des débuts est un mix imbuvable de socialisme et de nationalisme ? Non, Pascal Ory est parfaitement au courant de tout cela. Donc P. Ory ment en conscience, utilise des éléments plutôt que d'autres à des fins manipulatoires pensant sans doute s'adresser à un public d'ignorants.
P. Ory de sa tribune d'historien porte un discours politique, il ne grandit ni sa discipline ni le discours politique qu'il défend.
Pascal Ory enseigne à Paris Sorbonne, à l'EHESS et à Sc PO Paris...dans le milieu il est une "pointure". A aucun moment il ne donne une définition satisfaisante de "populisme" qu'il rend synonyme de radicalité. Il explique qu'il y a des transfuges de l'extrême gauche à l'extrême droite (tu parles d'une découverte !). Voici Hitler et Lénine dans le même sac et qualifiés de populistes. Tout comme Le Pen et Mélenchon bien évidemment.Trump est aussi embarqué.
Mais quel fondement scientifique à cette théorie fumeuse ou le général Boulanger côtoie Bolivar et ou Mussolini préfigure Chavez. Aucun, tout ici n'est qu'idéologique : tous les opposants au système dominant quels qu'ils soient sont des "populistes", seuls ceux qui n'ambitionnent que de le maintenir sont acceptables dans le cercle de la raison.
Cette façon de procéder est vieille, la corde est plus qu'usée, et même un N Demorand peu suspect de tendance partisane pro populiste en a trop entendu. A l'intérieur même du cercle, on n'y croit plus. Le poisson pourrit toujours par la tête, ça commence à se voir et à se sentir.