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Billet de blog 22 juin 2022

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Ce qu'un président conséquent ferait

Face à la crise de régime, quelle attitude adopter pour un locataire de l'Elysée ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il tracerait d'abord le bilan de la séquence électorale qui s'achève sans s'arrêter à sa réélection. Il ferait peu ou prou le constat suivant : réélu avec un score de 10 points inférieurs face au même adversaire dans un océan d'abstention, il établirait qu'il a été mal réélu.

Puis il se rendrait à l'évidence suivante : son parti a perdu plus de 40% des sièges qu'il occupait dans la législature précédente. Sa coalition est incapable d'atteindre la majorité, 40 sièges ce n'est pas rien et quelques débauchages de dernière minute ne suffiront pas.

Autre certitude, il ne pourra se représenter dans 5 ans. 

A partir de là deux chemins s'offrent à lui, dont il peut décider sans contraintes exogènes.

Il peut s'il est inconséquent user le système jusqu'à son terme. Trouver des alliances de circonstance, a géométrie variable pour tenir quelques temps et dissoudre quand bon lui semblera piur essayer de reconstruire une majorité solide et appliquer son programme présidentiel rejeté par une large majorité de la population en 2022. Ses bailleurs de fonds, ses puissances tutélaires seront satisfaites. Mais le pays sera défait et son camp politique aussi au terme de son mandat. Il apparaîtra comme le fossoyeur final d'une république qu'il aura maltraité au point de collaborer avec un parti né de la haine du fondateur de la Vème. 

L'autre chemin est celui d'un homme qui aurait compris le sens de l'histoire de son pays. Un homme qui comprendrait que retisser les liens d'une nation plus fragmentée que jamais ne peut passer par l'activation de nouvelles diversions et aversions. Institutionnellement cela passerait par un référendum a l'automne sur le principe de la rédaction d'une nouvelle constitution. Entre-temps un gouvernement qui expédierait les affaires courantes serait nommé, avec pour seul objectif la loi de finances et une loi sur le vote obligatoire et la reconnaissance du vote blanc comme suffrage exprimé. Le président empêché apparaîtrait alors comme un bâtisseur, qui offrirait à son peuple les moyens de sortir par le haut d'une crise dont il est l'un des principaux responsables.

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