Quelle journée et soirée les amis. Aujourd'hui les cortèges n'étaient plus les mêmes. Certes ils étaient partout encore plus fournis quoiqu'en disent les préfectures dont les chiffres trafiqués sont désormais connus de tous. Certes, il y eut l'entrée massive de la jeunesse dans le mouvement lycéens étudiants à l'énergie considérable. Certes la violence s'est décuplée du côté des flics et en retour des manifestants. Certes il y a eu des signes d'épuisement policiers. Certes il y a eu davantage de détermination et ces regards qui disent désormais "on va gagner" comme un serment du jeu de paume.
Mais surtout, chacun dans la rue, au bistrot comme au boulot le perçoit comme une évidence, les retraites ne sont plus qu'un accessoire, seules les déclarations de l'intersyndicale font mine d'y croire encore.
L'évidence c'est que le problème a un nom et qu'on connait tous son adresse. La France ne veut plus de Macron. Un tel degré de haine parmi une aussi large frange de la population est inédit au moins depuis 1792. La machine tourne complètement à vide, le monarque est inaudible.
La France s'embrase au sens propre, dans des métropoles on ne peut plus bourgeoises comme Bordeaux où la porte de la mairie a brûlé, en Bretagne ou un commissariat a été attaqué (Lorient), mais aussi à Angers, à Toulouse... De Toulon à Saintes, de Grenoble à Rodez, de Prades à Dunkerque la masse fait vaciller le pouvoir. L'épuisement psychique et physique de la Police qui 24/7 depuis une semaine doit débloquer au petit matin et courir après les manifestants dans toutes les métropoles, sans doctrine autre que d'asséner des coups, ne sait plus ce qu'elle fait, charge sans raison avec une extrême brutalité... et cède face aux manifestants. Celle ci est au bout du roulot, elle ne tiendra pas une semaine de plus, à plus forte raison si le roi rosbeef débarque lundi à Paname. Le bras armé du régime se transforme en boulet qui fait honte à la France et mal aux Français gazés dès 4 ans comme à Prades.
Maintenant un homme seul concentre la colère des Français, s'il ne retire pas très vite sa réforme, il va être délogé irrémédiablement, immanquablement. C'est irréversible désormais, le pays est entré dans ses profondeurs en mouvement, les pires violences auront l'assentiment populaire ou un silence bienveillant comme lors des massacres de septembre 1792. " Il l'a cherché, c'est par sa faute, il l'a voulu, c'est lui le provocateur" Pour des dizaines de millions de Français ces propos sont une évidence. Macron ne peut plus retourner l'opinion, quand bien même il ôterait sa montre préalablement aux futures interviews. Plus personne ne parle de Borne ou de Dussopt renvoyés à leur insignifiance, c'est la palais désormais et lui d'abord qui est la cible de tout un peuple.
Dans des moments aussi uniques à l'échelle d'une vie, nous n'avons que l'histoire pour repère. En 68 De Gaulle était encore capable de rassembler des centaines de milliers de personnes sur les Champs et il existait de fait une France silencieuse. Une cure à Baden Baden avait suffi. Macron n'est comparable qu'à Louis XVI qui s'obstine a ne pas signer les Droits de l Homme, Brigitte cristallise également une haine comparable à celle de Marie Antoinette, et les autres ne comptent pas. Et encore, les gardes suisses étaient ils plus efficaces, loyaux et courageux que les si mal nommés BRAV.M.
Sur qui Macron le petit peut il encore s'appuyer, sur quelle strates de la société, sur quelle famille politique, sur quels réseaux dans les territoires, sur quelle légitimité ?
Il ne lui reste que la grande bourgeoisie et le patronat qui auront tôt fait de l'abandonner lorsqu'ils sentiront qu'il faut changer de cheval, Le Pen ou un autre.
Sans réaction immédiate et salutaire, ses jours de Président sont comptés.
Billet de blog 24 mars 2023
Président en sursis
A l'issue d'une journée inconcevable dans une République apaisée, il apparaît que désormais Macron est un homme seul. Sans vision et incapable de saisir ce qu'est la France et son histoire, il s'enferme tel un roi fou en son palais devenu forteresse.
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