Une mise en abîme s'impose, là où cette chronique vient à chroniquer les réflexions des débateurs à chaud du phénomène olympique, en voie d'ascension quasi cosmique, décrivant des enjeux de sociétés sans méthode ni recul.
Ainsi se jouerait une nouvelle bataille d'Hernani entre une France fédérée par des sportifs sculptés, performants et souvent métissés et une autre France toujours rabougrie et entonnant ses âges d'or, mais qui aurait quasiment disparue en une quinzaine d'épanouissement congruent.
Les analystes et autres sondeurs traversés par l'indolence des torpeurs du mois d'août décrivent des pseudo lignes qui bougent et un début de reflux du fascisme culturel ambiant, alors même que la Grande-Bretagne s'embrase d'un racisme de rue débridé et odieux. Ne serait-ce pas plutôt la simple arithmétique qui prévaut, celle d'une majorité occupant tout l'espace médiatique, cette France ouverte, créative, incluse, métropolitaine et progressiste qui s'amuse sur les estrades, s'enflamme d'être patriote et aime être supportrice ?
N'aurions-nous pas affaire à cette fièvre ressemblant aux plaisirs extatiques d'une salle de bal populaire berlinoise dans l'Allemagne de Weimar, soit l'ivresse avant l'abîme ? En d'autres termes, ne nous emballons pas, prenons plaisir et fierté à voir le sport comme ciment social être mis en valeur. Si cela peut permettre à notre pays d'être le véhicule d'une éducation populaire revisitée et de pratiques valorisant la santé et le bien être après les JO, l'idée d'égalité ne s'en portera que mieux.
Pour autant, évitons la sociologie de bazar sur cet acmé olympique faisant refluer tous les maux et mots de nos temps sombres car quand dans quelques jours le prochain premier ministre Xavier Bertrand nous rejouera la danse du en même temps avec à peine 100 députés assurés de jouer cette valse, on aura tôt fait d'oublier nos Jeux olympiques syncrétiques, hybridés et novateurs.
Nous serons de nouveau rivés sur la rentrée scolaire compliquée pour nombre de familles, un pouvoir d'achat sur fond de salaires en bernes toujours problématique, tout cela géré par une nouvelle bonhommie de droite girondine renouant une énième fois avec le cercle de la Raison, mais cette fois ci sans l'ombre d'une majorité pour mener une quelconque politique publique pérenne.
Car la réalité politique est têtue, les élections législatives ont révélé du côté du NFP, mais aussi du RN, un besoin majoritaire de traiter la question sociale dans notre pays, or la terrible équation qui est devant un gouvernement de droite qui s'annonce est de répondre à cette attente tout en refusant de dégager de nouvelles recettes fiscales pour y parvenir.