Notre société se désagrège sous nos yeux.
L'offrande politique du Président de la République au Rassemblement national, par cette absurde dissolution, digne d'un happening sectaire, n'est que l'acmé d'un long processus d'acclimatation à l'ambiance fascisante laissant les partisans du progrès humain exsangue. Car loin de n'être que l'incarnation d'une soi-disant incompétence économique, le fascisme qui vient saura constituer ses listes de persécutés comme symbole d'une guerre culturelle sanglante.
Les coupables sont déjà tout désignés, ceux qui seront les premiers réprouvés de l’Enfer mariniste, nous les connaissons : jeunes, urbains, écologistes, féministes, intersectionnels, militants anti discriminations, femmes et hommes de gauches, humanistes, intellectuels, scientifiques, etc. En somme, toutes les catégories des tenants de la Liberté.
Mais, parmi eux, il y aura aussi les classes laborieuses qui se réveilleront un matin avec un ministre des Finances biberonnés au club de l’Horloge pour réduire la populace, alors que landernau médiatique croyait tous les frontistes, néo-keynésiens et dépensiers.
Il faudra y ajouter tous nos concitoyens qui ne feront pas allégeances, car l’autoritarisme mariniste sera d’ordre clanique. La secte de Montretoux tiendra (mal) les rênes et comme dans tout système féodal ou mafieux, ils poursuivront des traîtres, subiront des revirements d’alliances radicaux et de douloureuses Saints Barthélémy.
Dans ce contexte, nous ne pouvons vivre retrancher dans un cocon social protecteur, cette attitude serait une débâcle collective. Aussi, nous devons nous mettre d’emblée dans la perspective du combat politique, culturel antifasciste. C'est le sens de ce blog, être le témoin, la conscience, la veille, le soutien de toutes celles et ceux qui subiront l'avanie de l'autoritarisme.
Je me référerais en cela, à ce grand intellectuel de gauche italien, Leone Ginzburg qui dans sa geôle mortelle écrivait à sa femme Natalia en 1944 qu’il fallait rameuter toutes celles et ceux qui se perdaient dans l’indifférence, le relativisme ou l’individualisme servile qui font toujours le lit des totalitarismes.
Il disait : « Une des choses qui me fait le plus souffrir c’est la facilité avec laquelle les personnes autour de moi perdent le goût des problèmes généraux face aux dangers personnels qui nous assaillent ». Ainsi donc, nous devons toujours lutter collectivement maintenant et demain dans l’ordre de la pensée et dans les actes concrets. Non pas simplement parce que le pouvoir fasciste est à nos portes, mais parce qu'il est déjà dans l'atmosphère.