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Billet de blog 5 janvier 2025

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Voeux pour 2025

Le monde est en grand danger, avec parfois de bonnes surprises : celle du "Boucher de Bagdad" s'enfuyant de son palais pour trouver refuge auprès de Poutine le "boucher de Grozny, d'Alep et de Boutcha ". Bachar El Assad, a trouvé refuge à Moscou auprès de son ami Poutine, celui qui lui a prêté main-forte pour maintenir sa dictature, notamment en bombardant Alep.

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Au mépris des lois internationales, de la charte des Nations unies, de sa propre signature, Poutine a décidé que l'Ukraine n'existait pas. Il n'a pas hésité à déclencher une invasion responsable de millions de victime, sacrifiées à ses rêves de grande Russie.

Ces dictateurs se ressemblent, s'allient, et parfois, aussi, quand leurs crimes trouvent en face d'eux une résistance forte et organisée, ils s'enfuient. Nous espérons qu'un jour ils seront jugés.

L'un comme l'autre ne comprennent que la force. Or, face aux guerres de Poutine en Tchétchénie suivies de celle de Georgie, puis de l'annexion de la Crimée et de l'occupation de deux provinces du Donbass, en 2014, face à l'usage massif de son aviation pour soutenir le dictateur de Bagdad en 2015, il n'y eut qu'atermoiements et reculades de la communauté internationale. Cette politique fut perçue par le maître du Kremlin comme une manifestation de faiblesse et un encouragement à avancer ses pions par la peur et le brouillage des cartes.

Le contexte géopolitique ouvrait un boulevard à la guerre d’agression déclarée en février 2022 contre l’Ukraine, contre son projet de rejoindre l’Europe et donc tout ce que la Russie de Poutine déteste. Car ce faisant, c’est aussi une guerre contre les démocraties, au premier rang desquelles les démocraties européennes. En témoigne, la guerre hybride que le pouvoir russe leur livre, à bas bruit mais avec constance et il faut bien le dire avec quelques réussites. (Ingérences dans les élections en Roumanie, en Géorgie, pollutions des réseaux ... lobbying pour infuser des argumentaires pro-russes). Sur le front, les Russes poussent leur armée dans une conquête de territoire accélérée dans la perspective de gains maximum alors que la présidence Trump commencera dans un peu plus d’un mois.

La force et la détermination des Ukrainiens en Février 2022 ne modifia pas les objectifs de la Russie mais provoqua un sursaut de l'Europe et du monde. La France et l'Allemagne comprirent, tardivement, que les sourires ne résolvaient rien. Il fallait se rendre à l'évidence, cet homme le régime de Poutine était dangereux, toute l'Europe était menacée.

Oui, nous voulons la paix. Mais il y a une forme de pacifisme qui engendre la guerre plutot que la bannir. Rappelons nous les écrits de Thomas Mann et de Georges Orwell avant la seconde guerre mondiale. Il suffit aujourd'hui de jeter un regard lucide sur les années passées pour constater que le résultat des abandons successifs ne fut pas la paix. Poutine aurait-il attaqué l'Ukraine en Février 2022 si celle-ci avait été bien défendue par ses alliés ?

Depuis son arrivée à la tête de la Fédération de Russie, Poutine a muselé les médias, jeté en prison ses opposants, assassiné les plus dangereux menaçants pour son pouvoir. Pour mesurer le danger que cet homme représente, rappelons-nous que depuis 2022 il a menacé quatorze fois d'une attaque nucléaire tous ceux qui s'opposaient à ses visées. Comment un président d'un grand pays surarmé peut-il penser, un seul instant, qu'une attaque nucléaire est une perspective imaginable? Comment peut-il faire entrer dans sa stratégie un conflit qui provoquerait au bas-mot des centaines de millions de victimes ? Comment espérer pouvoir faire confiance à un tel homme ?

Depuis le premier décembre, le Président Zélensky a fait des propositions de réglement du conflit. Il a laissé entendre qu'à condition que l'OTAN lui offre garantisse la sécurité de l'Ukraine, il serait prêt à renoncer, provisoirement, à récupérer les territoires occupés par l'armée russe. Quelle est la réponse de Poutine ? Il revendique la Crimée et la totalité des quatre régions de l'Est et du Sud de l'Ukraine, que son armée occupe partiellement, De plus il exige que Kyiv renonce à intégrer l'OTAN.

Il ne nous appartient pas de juger les concessions envisagées par l'Ukraine, c'est de son seul ressort, mais elles apparaissent très conciliantes puisqu'elles abandonneraient 20% de son territoire en échange de la sécurité sur les 80% restants. La réponse de la Russie est une demande de capitulation totale. C'est la réponse d'un régime autocratique, sans institutions de contrôle et de contre-pouvoir, qui veut anéantir toute survivance d'un système démocratique. Justement ce contre quoi se battent les Ukrainiens et leurs alliés.

La Russie montre qu'elle ne veut pas la paix. Le seul moyen de l'arréter c'est de lui montrer qu'elle ne peut pas gagner. Pour cela il faut que les alliés de l'Ukraine lui donnent les moyens de se défendre.

Il faut aussi que les démocraties occidentales s’interrogent sur le basculement qui s’est opéré ces dernières semaines : pour la première fois de l’histoire récente, une dictature asiatique vient se battre sur le territoire européen, à la demande d’un belligérant agresseur d’une démocratie. Cette semaine encore, Donald Trump nous sert un discours reprenant les éléments de langage russes en prétendant que l’Ukraine et ses alliés ont provoqué l’enrôlement des soldats Nord Coréens en donnant le feu vert à l’utilisation des missiles longue portée....La chronologie est inverse, c'est l'arrivée des soldats Nord Coréens qui précède le feu vert.

Poutine continue, sans espoir de remporter ses objectifs initiaux. Son attaque a eu le résultat inverse de celui escompté puisqu'il a consolidé l'Ukraine comme nation et raffermi les liens des Européens en leur donnant conscience de leur destin commun. Par son invasion de l'Ukraine il a provoqué le réarmement des 27 pays européens et l'adhésion de la Finlande et la Suède à l'OTAN. Par le coût de sa guerre, il a affaibli son pays et appauvri sa population, Par la mobilisation de sa jeunesse, il a provoqué l'exode de forces vives du pays. Il est condamné par la Cour Pénale Internationale et soutenu militairement par la Corée du Nord et l'Iran. Sur ses objectifs de guerre annoncés en 2022 la Russie est perdante, mais son potentiel de nuisance est intact.

la Russie de Poutine ne reculera que contrainte et forcée.

l'Ukraine est le front où l'Europe défend son indépendance

En cette fin d'année je vous invite à formuler un voeu pour l'année 2025, souhaitons qu'une véritable paix, garantie par des forces armées, s'instaure en Ukraine et que Poutine, comme son protégé Bachar El Assad, soit obligé de chercher refuge près de son ami Kim Jong-Un, en Corée du Nord avant d'être jugé.

le19 décembre 2024

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