Appel Hidalgo Montebourg: Ne fermons pas cette porte entrouverte
Si nous partons d'un constat commun, qu'une gauche divisée est assurée de son échec, la proposition d'Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg de rejoindre la primaire populaire me paraît digne d'attention. Le rejet immédiat par Jadot; Mélenchon , Roussel ne me satisfait pas. Il est certes bien tard, la campagne est lancée, le temps perdu ne se rattrapera pas. Cependant ce qui peut être sauvé doit l'être. Il ne s'agit pas de se rallier à un candidat et à son programme mais de procéder à un vote démocratique, où, la personne arrivée en tête sera soutenue par les autres candidats.
N'oublions pas ce que nous disons sur les choix fondamentaux que le prochain président devra faire sur le plan écologique et sur le plan social. Si nous ne faisons pas tout pour gagner, que dirons-nous après avril 2022, à ceux qui nous demanderont des comptes sur le réchauffement climatique, l'utilisation des pesticides, les algues vertes...? sur l'allongement de l'âge de la retraite, le démantèlement des services publics et le refoulement des migrants... ? Que dirons-nous quand la droite de Pécresse ou de Macron continuera la politique de l'impasse écologique, des reculs sociaux et démocratiques? sans parler de la responsabilité de laisser la voie libre à une extrême-droite raciste et prête aux exactions. La partie de la société qui subit durement les mesures inégalitaires du pouvoir en place perdra toute confiance dans une gauche vélléitaire.
L'appel à une primaire populaire résulte de l'absence d'enthousiasme des électeurs de gauche dans une élection qu'ils perçoivent, avec de bonnes raisons, comme perdue. L'appel répond aussi à la pression unitaire. Seul espoir, la perspective d'une candidature unique portée par la "Primaire populaire", "2022 ou jamais" et le " Serment de Romainville" (http://sermentderomainville.fr/) signé par une centaine de maires de gauche , écologistes et humanistes qui font " le serment de n’accorder [leurs] parrainages que lorsque les conditions du rassemblement auront été réunies. ». Multiples sont les indices qui doivent nous alerter.
Une candidature unitaire n'est pas la certitude d'une victoire, des candidats multiples sont une certitude de défaite. Un échec, après un combat unitaire serait mobilisateur, porteur d'espoir pour les jours d'après et cohérent avec des alliances aux législatives. Par contre, perdre dans la division ferait craindre que la gauche ne soit plus une alternative crédible à la politique néolibérale et qu'elle disparaisse du champ politique pour longtemps. Cela nécessite de se mettre d'accord sur une dizaine d'objectifs, portés par un candidat unique, responsable devant des citoyens divers, regonflés par la perspective de ne pas faire de la figuration . Il est tard, mais ne fermons pas cette porte entrouverte. Aucune organisation ne peut prétendre représenter la gauche à elle toute seule. L'union est un combat de longue haleine demandant le sens du compromis, l'inverse de ceux qui prétendent détenir, seuls, la "Vérité".. Notre responsabilité est engagée
