S'il est une querelle qui a disparu des unes des journaux et des plateaux de télévision c'est bien la question du voile. Pourtant, naguère, les affrontements étaient violents et les qualificatifs volaient bas. Depuis le silence est retombé. Ceux qui défendaient le voile comme symbole de liberté se font discrets, ceux qui voyaient dans la critique de cet attribut et de l'Islam une preuve de racisme se sont tus. Le mot d' "islamophobie" fleurissait dans des libelles définitifs. Il fut même à la tête de la manifestation du 10 novembre 2019 qui vit la Gauche pour une fois unie (sauf le PS) défiler pour combattre ce nouveau fléau. L'islam, contrairement aux autres religions, était inattaquable, même dans ses variantes intégristes. L'OCI, Organisation de la conférence islamique, forte de 57 pays dont la religion musulmane est religion d'État, avait centré son combat international contre "l'islamophobie", assimilant toute critique de l'islam à une attaque contre les musulmans. Charlie Hebdo en fut une victime sanglante et de très nombreux musulmans.
L'islamisme s'est fait depuis plus discret en Europe, sa composante terroriste tue moins en Occident ( Ce n'est le cas ni en Afrique ni en Asie) et semble avoir ralenti les attentats meurtriers de sa composante terroriste (1).
Mais des peuples qui connaissent depuis des décennies la tyrannie islamiste, qui sonnaient l'alarme sans que les "anti-islamophobes" songent à les entendre, se révoltent ardemment, opiniâtrement, contre leurs tortionnaires et mettent à nu les dénis complices.
En Iran et en Afghanistan leur colère et leur résistance appellent à l'écoute et à l'aide. La dictature religieuse iranienne s'est trouvé un allié peu recommandable en la personne de Poutine. Dans le pays, les gardiens de la révolution sont chargé de l'arrestation et parfois du meurtre de celles et de ceux qui refusent la domination des mollahs. Cette révolution de la société iranienne a pris comme emblème de son combat le voile des femmes. Ainsi est mis en évidence le rôle de la tenue vestimentaire comme instrument majeur de contrôle. Ceux qui ne voulaient voir dans le voile qu'un attribut vestimentaire anodin, sont contraints de reconnaitre sa signification véritable. Nazila Golestan, opposante iranienne réfugiée en France depuis vingt ans, décrit l'absurdité de ceux qui ne voulaient voir dans le voile islamique qu'un "bout de tissu", ou pire une manifestation de liberté des femmes. "Avant le 16 septembre, quand je parlais des femmes iraniennes, on m'accusait parfois d'être islamophobe. Je me disais que c'était absurde, comme si je ne pouvais pas parler, ni en Iran, ni ici. On me disait : C'est la culture en Iran. Mais porter le voile ce n'est pas une culture, c'est un outil politique utilisé par les extrémistes. Après la mort de Mahsa Amini, la voix des occidentaux qui pensent comme nous a repris de la force. Sur le voile, tous les complaisants se taisent de nouveau." (2)
La signification du voile fut l'objet d'un contresens absolu pour certains. Grâce à la lutte des Iraniennes et des Iraniens, son véritable sens a éclaté à la face du monde : c'est celui, d'une mise hors société de la moitié de la population, de l'oppression religieuse de tous. Le rejet du voile a pris son véritable sens de manifestation de l'émancipation des femmes. Il serait temps que les démocrates en prennent tous conscience.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_attentats_islamistes_meurtriers_en_Europe
Ouest-France 8-9 Avril 2023