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Billet de blog 17 février 2023

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Quel soutien à l'Ukraine?

Ceux qui comptabilisent les risques d'un soutien à l'Ukraine n'évaluent pas les risques d'un non soutien. Il entrainerait ipso facto l'écrasement du pays, la fin de son indépendance, la victoire de l'impérialisme russe, la répression sanglante de la population résistante...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ouest-France à publié dans son courrier des lecteurs, ma prise de position sur la livraison d'armes à la résistance ukrainienne. Je vous la propose ci-dessous.  Au vu des dernières informations, ma crainte de les voir arriver trop tard me taraude. Les agresseurs ne tergiversent pas sur l'effort de guerre. Leurs attaques sur tout le pays continuent visant les infrastructures indispensables à la vie.

L'article:

Quel soutien à l'Ukraine?

Ceux qui comptabilisent les risques d'un soutien à l'Ukraine n'évaluent pas les risques d'un non soutien. Il entrainerait ipso facto l'écrasement du pays, la fin de son indépendance, la victoire de l'impérialisme russe, la répression sanglante de la population résistante, le feu vert à la reconquête des pays baltes, de la Pologne ... et ouvrirait la voie à une conflagration mondiale. Ils ne comptabilisent que les victimes de la guerre en cours et pas les violences que la Russie ferait subir à l'Ukraine vaincue. Ils ignorent les autres victimes, dans les pays directement menacés par l'impérialisme russe. La soumission à la force est-elle une garantie de paix? La population ukrainienne apporte une réponse courageuse à cette question.

Nous n'avons que trop tardé à dire stop aux guerres menées par Poutine et cette indécision entraine un niveau de danger accru auxquels nous faisons face.

Les exemples de la Tchétchénie et de la Georgie montrent comment la non réaction internationale n'a pas calmé l'appétit de Poutine Alors que la guerre en Ukraine a démarré en 2014 et a abouti à l'annexion de la Crimée et d'une partie du Donbass, les volontés annexionnistes se sont-elles calmées? Le soutien limité des démocraties, tout au contraire, a été interprété par le Kremlin, comme une manifestation de faiblesse et le feu vert à l' intervention du 24 février 2022. A force de tergiverser les dangers sont plus présents et plus graves.

Les exemples historiques de l'acceptation des coups de force, au nom des victimes d'une confrontation, sont multiples. 

Aujourd'hui, des voix s'expriment pour demander l'ouverture de négociations. Les conditions sont-elles réunies pour qu'elles puissent se tenir?. Le président Zélensky à donné ses conditions:

  • "Nous devons rétablir la validité du droit international – et cela sans aucun compromis avec l’agresseur."

  • "La Russie doit retirer toutes ses troupes et formations armées du territoire de l’Ukraine. La Russie doit réaffirmer l’intégrité territoriale de l’Ukraine (...)."

  • "L’établissement du Tribunal spécial concernant le crime d’agression de la Russie contre l’Ukraine (...) ." et la compensation des dommages de guerre.

  • A cela s'ajoutent la libération des prisonniers, la sécurité des centrales nucléaires, la sécurité alimentaire, la sécurité énergétique.

  • L'organisation d' une conférence internationale pour cimenter les éléments clés de l’architecture de sécurité d’après-guerre dans l’espace euro-atlantique, y compris les garanties pour l’Ukraine

Toutes ces conditions font référence au droit international et à la sécurité de chaque pays dans ses frontières.

Que répond le Kremlin? En préalable à toutes négociations, il demande la reconnaissance de ses conquêtes territoriales, Aujourd'hui la proposition de négociations n'a pas le moindre début de fondement.

Pour sortir de la guerre, certains préconisent de ne pas livrer d'armes à l'Ukraine. Cet arrêt entraînerait immédiatement sa défaite et l'Ukraine affaiblie, abandonnée par ses alliées, serait contrainte d'accepter la partition de son pays. La victoire de la Russie de Poutine serait la défaite des démocraties

Dès le début de la guerre, Poutine à brandi la menace nucléaire. Suffit-il qu'un agresseur menace de la sorte pour n'envisager que la soumission à son diktat? Ce serait lui offrir une arme absolue et la possibilité d'étendre sa dictature. 

Il faut bien évidemment tenir compte des menaces de Poutine, être prêts à des négociations. Celles-ci ne pourront se tenir que dans un rapport de force avec le Kremlin qui l'amène à reconsidérer ses ambitions de conquêtes et à admettre l'existence de l'Ukraine comme État souverain maître de son avenir. C'est à l'établissement de ce rapport de force militaire et diplomatique qu'il faut s'atteler. La fourniture de chars lourds fait partie de l'arsenal dont l'Ukraine a besoin. Son absence se compterait en sang versé par ses soldats et ferait franchir une nouvelle marche dans l'extension du conflit.

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