Depuis son investiture, Donald Trump a mis son programme de réglement de la guerre en Ukraine sur la table. Sa conversation téléphonique rendue publique avec Poutine est la liste de tous ses renoncements, au point d'avoir du mal à distinguer son programme de celui du chef du Kremlin : 20% de l'Ukraine cédés à la Russie, non adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, Zélensky traité de dictateur, l'Ukraine devenue agresseur de la Russie, le financement de la reconstruction de l'Ukraine à la charge de l'Europe....
Par ces déclarations, le locataire de la Maison Blanche, fait des E-U, jusqu'alors l'allié de l'Europe, un complice du dictateur du Kremlin. Aligné sur les positions de Poutine, méprisant l'Ukraine et l'Europe, les premiers concernés, nous pouvons nous demander ce que vont lui dire nos dirigeants à Washington. Les Ukrainiens combattent pour notre liberté à tous. Leurs alliés sont-ils à la hauteur ? Après l'inaction, les atermoiements, n'est-il pas temps qu'ils affirment clairement leur soutien à l'Ukraine ? L'heure de la politique-business est terminée,
Nous assistons à un partage du monde entre deux grandes puissances nucléaires, à un démantèlement ne tenant aucun compte des traités internationaux établis depuis la fin de la seconde guerre mondiale, au piétinement de la charte de l'ONU La victoire de la force sur le droit ouvrirait la porte à toutes les aventures guerrières. A Munich, JD Vance, vice président des USA, a dit que les ennemis de son pays ne sont pas la Chine ou la Russie, mais les lois sur la liberté d'expression prises par des États européens.
Nous, Européens, ne sommes pas devenus les vassaux des Américains. Nous n'acceptons pas que le dictateur Poutine avec l'appui de Trump règne sur nos pays.
Condamné par la Cour Pénale Internationale pour la déportation d'enfants, commanditaire de multiples assassinats, auteur d'une guerre qui détruit un pays et provoque des centaines de milliers de victimes, la place de Poutine n'est pas à la table de négociation, elle est sur le banc des accusés. Celle de Trump non plus, elle devrait être également devant les tribunaux pour tentative de coup d'état après l'assaut du Capitole. Allons nous laisser ces passibles de justice modeler le monde à leur profit?
La place de l'Europe n'est pas à Washington, elle est à Kyiv.
Dans ce grand bouleversement auquel on assiste en direct, une voix forte de l'Europe est indispensable. Je me prends à rêver à celle d'un de Gaulle ou d'un Churchil affirmant haut et fort les valeurs démocratiques. Pour que cette voix soit entendue il faut que l'Europe se retrouve à Kyiv et non à Washington.
L'image des chefs d'État européens avec la Grande Bretagne et le Président Zélensky ensemble sur la place Maïdan serait la meilleure réponse à Poutine et Trump. À cette assemblée pourrait se constituer une coalition qui dirait "niet" aux tentatives de régler le sort de l'Europe sur son dos. Cette coalition pourrait affirmer qu'elle ne participera pas à un simulacre de négociation sans l'Ukraine, pas plus que ne sera présente l'Ukraine sans l'Europe. Elle pourrait annoncer l'accentuation de son effort de défense et les grandes lignes d'un programme de paix.
A ceux qui ne comprennent que la force, il faut montrer qu'ils n'ont pas toutes les cartes en mains. La Russie n'est pas en aussi bonne santé qu'elle le dit et l'Europe peut être forte, unie et déterminée face à la barbarie.