La conférence "Quel avenir pour l'Ukraine ?" qu'a tenue Jean Guisnel, journaliste au Point, à Perros Guirec le 20 juillet à suscitée chez moi un désir de réponse. Il a traité de "L'avenir de l"'Ukraine sans prendre en considération les rôles des citoyens russes, ukrainiens, européens ..., facteurs importants dans l'épreuve de force engagée par la Russie de Poutine. Pas plus que le rapport avec des pays aussi importants que les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine Afrique du Sud). Il n'a pas non plus analysé les forces et les faiblesses du pouvoir de Poutine. Un des scénarios, qu'il a rejeté sans discussion, est l'écroulement de celui-ci, le décrivant comme un pouvoir fort. Pourtant, vient de se produire la rébellion de Prigojine dont les troupes, fortement armées, ont pu occuper Rostov-sur-le Don et parcourir plusieurs centaines de kilomètres avant que leur chef mette fin à une aventure qui n'avait pas trouvé les soutiens attendus. Ce serait une erreur , à mon avis, de prendre cette rébellion comme terminée. Un article dans Le Monde du 21 juillet décrit les failles dans l'armée russe révélées par l'opération Wagner. Prigojyne renoue avec ses déclarations fracassantes:"Ce qui se passe sur les lignes de front est une honte à laquelle nous n'avons pas besoin de prendre part" ( Id. Le Monde)
Le soutien de la Chine , essentiel pour Poutine, est un soutien fragile. A plusieurs reprises ses ambassadeurs ont réitéré le droit de l'Ukraine à ses frontières reconnues internationalement, incluant donc la Crimée.
L'isolement international de la Russie, les dissensions dans l'armée, une opposition dans le pays qui bâillonnée n'apparaît pas au devant de la scène ainsi que la volonté des ukrainiens sont à prendre en compte dans le rapport de force;
Seule la situation militaire a été évoquée par J. Guisnel. Les hypothèses uniquement militaires évoquées par ce journaliste participent de l'analyse, mais je me répète, d'autres scénarios sont à envisager..
Pour mon compte je considère que le pouvoir du Kremlin peut être analysé comme faible, qu'il peut s'écrouler comme un château de cartes, minée par la corruption, affaiblie par des mafias concurrentes, abandonné par l'armée et par sa population qui ne croient d plus aux objectifs initiaux annoncés par Poutine. L'histoire de la Russie est pleine de ces coups de force.
La fin de la guerre du Vietnam est dû autant à la résistance vietnamienne qu'a l'opposition à ce conflit dans les campus, les villes américaines et l' isolement des USA dans le monde.
Fort heureusement les peuples jouent un rôle dans l'histoire.