Un véritable maccarthysme sévit aujourd’hui en France pour s’attaquer aux défenseurs de la lutte palestinienne :
* Le compte bancaire de l’UJFP (Union juive française pour la paix) a été fermé au Crédit coopératif.
* Une intervention du Raid a eu lieu sur dénonciation chez Pierre Stanboul, coprésident de l’UJFP, et auteur du livre « Du projet sioniste au génocide ».
* Ces faits scandaleux s’ajoutent aux plaintes contre des personnes ayant montré leur solidarité avec la lutte palestinienne, comme la députée européenne Rima Hassan. Le fait que celle contre la députée Mathilde Panot ait été classée sans suite ou que le procès du chercheur François Burgat ait entraîné sa relaxe, n’empêche que plus de 600 plaintes avaient déjà été déposées en avril 2024. Cela n’empêche pas non plus que plusieurs condamnations ont eu lieu, de préférence des imams ou des élus portant des noms arabes : cela donne, dans l’atmosphère raciste qui empoisonne ce pays, l’apparence d’une plus forte légitimité. En tout cas, il suffit qu’une officine défendant la politique génocidaire de Benjamin Netanyahu, contre qui la CPI a lancé un mandat d’arrêt international, pratique son infâme œuvre de délation pour qu’un simple citoyen se trouve inquiété.
* Même le livre de l’historien Ilan Bappé, « le Nettoyage ethnique de la Palestine », est retiré de la vente chez Fayard.
LE NŒUD DE LA QUESTION est l’assimilation de l’antisionisme à l’antisémitisme, ce dernier étant considéré par la loi Gayot de 1990 comme passible des tribunaux. En assimilant publiquement le sionisme à l’antisémitisme, notamment en 2019, Emmanuel Macron s’est de surcroît déclaré favorable à la pénalisation de l’antisionisme. C’est ainsi que, par une inversion proprement ignoble, dénoncer les crimes du sionisme devient un crime.
Pour de sordides questions de désaccord politique sur la question de l’État de Palestine, Benjamin Netanyahu accuse aujourd’hui de façon grotesque Emmanuel Macron d’« alimenter le feu l’antisémitisme ». En fait, sa promesse de reconnaissance d’un État de Palestine désarmé (et donc sans souveraineté internationale) et à la vie politique soumise aux diktats israéliens (et donc sans souveraineté intérieure), ne doit pas cacher que s’il alimente un feu, c’est celui du maccarthysme pro-israélien qu’il a contribué à allumer.