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Billet de blog 1 décembre 2024

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COP29, financements et vie décente

La COP29 s'est conclue sur un mince, voire ridicule accord de financements vérifiable en... 2035. Au delà de la question financière, c'est la possibilité d'une vie décente qui est en question.

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La planète s'échauffe, les COP se succèdent et sont du foutage de gueule :
La dernière COP numérotée 29, qui s'est tenue à Bakou (Azerbaïdjan) s'est soldée par un « accord » au rabais. En gros, elle a débouché sur une promesse par les pays industrialisés de verser 300 milliards de dollars par an au Sud global pour l’aider à affronter la surchauffe planétaire, un niveau annuel d'aide promis pour l'année 2035 seulement.

300 milliards de dollars par an, ça paraît énorme et pourtant, des experts mandatés par l'ONU considèrent que « hors Chine, le Sud global a besoin de 1 000 milliards de dollars d’aide climat par an jusqu’en 2030, puis de 1300 milliards d’ici à 2035 ». Le groupe des pays africains militait pour une dotation de 1300 milliards de dollars annuels.

300 milliards de dollars par an, c'est donc insuffisant : à titre de comparaison, le coût financier des inondations de Valence (Espagne) pourrait monter à 60 milliards d'euros, entre indemnisations et reconstruction. Rappelons que cette tragédie d'une seule nuit (la nuit du 28 au 29 octobre 2024) a coûté la vie à 226 personnes et on compte au moins 80 personnes disparues. Elle est plus médiatisée car elle concerne un pays du Nord de la Méditerranée.
On se souvient aussi de la tragédie de Derna en Libye en septembre 2023 causée par des pluies diluviennes et aggravée par la rupture de deux barrages mal entretenus en amont de cette ville : elle avait causé au moins « 4.352 morts confirmés, plus de 8.000 disparus, ainsi que près de 44.800 personnes déplacées par la catastrophe, dont 16.000 enfants ». La Banque Mondiale évalue à 1,7 milliard de dollars le coût total de la catastrophe et à 1,8 milliard de dollars le coût de la reconstruction. Ce sont des « coût astronomiques », mais on constate au vu des sommes annoncées entre les tragédies de Valence et de Derna que les « standards » d'une vie décente (si on la considère sur un plan uniquement financier, donc contestable) ne sont pas les mêmes au Nord et au Sud de la Méditerranée.

Toujours pour comparaison, l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) révèle une hausse significative en 2023 de 6,8% des dépenses militaires mondiales, culminant à plus de 2440 milliards de dollars, 8 fois plus que les 300 milliards promis par la COP de Bakou. Et on sait que les coûts de reconstruction après un conflit armé sont énormes, proportionnels X fois à la masse d'argent consacrée à la course aux armements.

Ainsi, il faut convenir que les puissants de ce monde se foutent des populations et qu'il serait salutaire de les virer ou au moins de limiter leur pouvoir de nuisance.

« Sauver le climat » est une chose, mais ça ne doit pas masquer les autres dangers :
Fin octobre 2024, l’ONU Climat a calculé que la totalité des plans climat en cours ne parviendront qu’à réduire de 2,6% nos émissions d’ici à 2030, par rapport à 2019, alors qu’elles doivent diminuer de 43% pour que la planète reste sous les +1,5°C de réchauffement. De plus, on sait que les compagnies pétrolières trichent sur la quantité de méthane émise par les torchères de leurs puits de pétrole.
Si le réchauffement global arrive en tête des dangers planétaires, n'oublions pas les autres phénomènes, résumés en 9 « limites planétaires » : la perte de biodiversité, la destruction de la couche d'ozone, l'acidification des océans, des ressources en eau douce limitées, l'érosion des terres, la déforestation, les aérosols atmosphériques, la pollution chimique, la déstabilisation des cycles biogéochimiques.

https://www.justice-climatique.org/les-9-limites-planetaires-definitions-origines-et-consequences-sur-notre-terre/

Evidemment, les populations humaines seront (sont déjà) largement et douloureusement impactées par chacun des phénomènes cités, surtout les populations pauvres, partout où elles vivent ou survivent. Mais comment ne pas voir dans ces catastrophes passées et à venir la logique capitaliste de réaliser toujours plus de profits ?

Maintenant, il nous faut à la fois nous défaire du capitalisme (et on sait combien c'est difficile) et faire face à des phénomènes comme le réchauffement, devenus incontrôlables. En gros, ces catastrophes affaiblissent le potentiel humain de liberté et d'émancipation, car elles nous placent constamment dans des situations d'urgence.

Qu'importe ! Même dans ces situations catastrophiques, il nous faut viser le changement social, par une meilleure répartition des richesses, par des politiques de solidarité et par la prise en compte des limites écologiques. On constate aujourd'hui que c'est l'inverse qui se produit, on le voit par exemple par les mesures prises contre l'immigration, les murs de la honte qui s'érigent et les drames humains qui en sont la conséquence.

Mais tant qu'il y aura de la vie, il y aura de la bonne révolte, de la belle entraide. Soyons de ce côté-là !

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