Lu aujourd’hui, cette annonce de Darmanin de créer une « cellule antizad ».
https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/02/gerald-darmanin-annonce-la-creation-d-une-cellule-anti-zad_6167915_3224.html
Darmanin, qui ne jure plus que par des « dissolutions », annonce également une procédure de dissolution contre Défense collective (Defco), un mouvement de Rennes qui, selon lui, « appelle au soulèvement ».
Déjà que beaucoup de monde, avec l'inflation, se retrouve sans le sou, avec Darmanin, le reste sera dissous.
Les mesures gouvernementales se suivent et se ressemblent : faire payer les pauvres, en diminuant les prestations sociales, tout en prétendant le contraire. C'est bien une diminution compte tenu de l'inflation : prestations de la CAF revalorisées de 1,6 à 1,8 %, augmentation des allocations chômage de 1,9% (pour les demandeurs d'emploi qui en bénéficient, c'est-à-dire moins de la moitié).
La loi Kasbarian, au bénéfice unique des propriétaires « contrariés » dans leur droit de propriété, s'attaque aux squatters « Réprimer plus sévèrement le squat », mais aussi aux personnes en difficulté de payer leur loyer au nom du principe de « Sécuriser les bailleurs en cas d'impayés de loyers ». Le texte parle aussi de réprimer « l’occupation frauduleuse d’un local à usage d’habitation ou à usage économique ». La porte ouverte au tout répressif : cela peut être une occupation d'usine ou encore une ZAD.
Darmanin se sent pousser des ailes, défend « sa » police, éventuellement en faisant état de quelques « bavures » quand il ne peut faire autrement, accuse toute contestation de quasi-terrorisme. Le boss Macron est d'accord sur cette ligne quand il parle de « factieux et de factions ».
Il faut aussi leur attribuer ce projet de loi "Asile-Immigration", avec ses aspects les plus répressifs, tels que la "double peine", les reconduites à la frontière facilitées, les possibilités de recours réduites. "Gentil avec les gentils, méchant avec les méchants", il semble que, dans la perspective d'un accord avec la droite sénatoriale, la "gentillesse" sera remisée au placard.
Sur le sujet des retraites, ils considèrent que c'est plié, en attendant quand même l'avis du Conseil Constitutionnel, que l'inédit cocktail d'alinéas de la Constitution (47.1 pour encadrer la durée des débats, 44.3 pour amadouer le Sénat et 49.3 pour se passer du vote des députés) devrait en principe faire bondir, mais on sait par qui ils sont nommés et on entrevoit qu'ils vont malgré tout valider la loi.
Circulez, il n'y a plus rien à voir et il faudrait courber l'échine.
On est loin de la République « bienveillante » : place aux pères fouettards. Le trio Macron, Borne, Darmanin n'entend pas le pays gronder, si ce n'est sa partie la plus réactionnaire.
Mais il me semble que les mouvements sociaux n'en resteront pas là, que ce soit le mouvement contre la réforme des retraites ou ceux contre les choix anti-écologiques publics ou privés.
Et le trio Macron, Borne, Darmanin, faute de vouloir « calmer le jeu », pourra aller se faire cuire un œuf.
Ils se posent comme héraults des "valeurs républicaines", ont la prétention d'en distribuer les bons et mauvais points, mais tout le monde a compris qu'ils n'ont rien à faire de la "cohésion sociale".