Il y en a pour toutes les bourses, les classes pauvres ou aisées, surtout pour les classes aisées quand même.
Du côté des pauvres, il y a celle des Centres L., le « parti du pouvoir d'achat » qui cherche à démontrer qu'on ne peut trouver moins cher ailleurs. Il y a les barils de lessive, le prêt à porter pas cher, l'ameublement et le bricolage à la portée de toutes et tous, les chaînes de malbouffe, les produits alimentaires dont l'abus nuit à la santé... Tout ceci, joliment présenté, est tentant. Plus c'est sucré, plus c'est gras, plus ça fait envie.
Eventuellement, pour les gens un peu conscients des dangers d'une alimentation déséquilibrée, la pub proposera aussi les produits qui pallient les inconvénients de cette malbouffe, du naturel, de la remise en forme, cinq fruits et légumes par jour, de la tomate à toutes les périodes de l'année, histoire de retrouver la ligne à l'approche de l'été.
La SNCF y va de son refrain, mais seulement pour ses lignes à grande vitesse. Les usagers du quotidien ne doivent pas être dupes.
Pour les classes aisées et même peut-être éduquées, il y a les bagnoles, outil de liberté, de bien-être, de sécurité et surtout avec un faible taux d'émission carbone, affirment les publicités. Vive la voiture électrique, bardée de gadgets électroniques, des composants qui sont le résultat d'un extractivisme effréné, pas recyclables pour la plupart et nécessitant une énergie folle pour les fabriquer. On nous ment sur le faible taux d'émission.
Avec l'avion à bas coût, les vacances de rêve à l'autre bout de la planète, tous les ingrédients d'une vie idéale sont présents, une vie idéale qui finira par faire crever toute vie sur cette planète.
Evidemment, l'approche des Jeux Olympiques et Paralympiques ajoute à cette frénésie publicitaire. Les « annonceurs » sont tous partenaires privilégiés de ces Jeux : les champions les plus renommés ne sont pas les derniers à s'afficher, avec leurs godasses et leurs déodorants.
Et les journalistes sportifs de nommer ces passages de réclames une « respiration publicitaire ».
La pub pollue, la pub abêtit, la pub ment, la pub est le carburant du capitalisme. Elle est génératrice de frustrations et dans le même temps, détruit toute possibilité de révolte. Les gens comprennent bien quelles publicités correspondent à leur revenu, mais c'est plus un germe de résignation que de colère.
Boycottons la pub, démontons-en le caractère mensonger comme cette prétention à faire plus vert que vert, éteignons la télé, rejetons aussi les moteurs de recherche dont c'est la première source de profit.