Rv RICHARD (avatar)

Rv RICHARD

Informaticien retraité

Abonné·e de Mediapart

135 Billets

1 Éditions

Billet de blog 4 octobre 2025

Rv RICHARD (avatar)

Rv RICHARD

Informaticien retraité

Abonné·e de Mediapart

De quelques néologismes

Ce que les néologismes nous enseignent de l'époque : débunkage, dronisation, backlash.

Rv RICHARD (avatar)

Rv RICHARD

Informaticien retraité

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Débunkage et fact-checking :face aux canulars et « fake news », le débunkage consiste à contrôler la véracité de certaines informations. En principe, chacun, chacune d'entre nous peut vérifier ces informations par la patience (j'attends que l'information soit corroborée par plusieurs sources), la confiance (j'ai tendance à me fier à des professionnels, journalistes, chercheurs). L'abondance de sources traitant d'un même sujet semble être un gage de pertinence. Pour autant, des informations peuvent rester hors des « radars », car même des professionnels de l'information peuvent sous-estimer, sur-estimer, taire parfois des informations capitales ou au contraire monter en épingle des faits relativement marginaux. Les faits sont une chose, leur interprétation en est une autre.
Quant aux « débunkeurs » qui veulent dire « le réel », ils ont parfois tendance à s'en tenir au réel et l'accepter ou le faire accepter. Je revendique donc le « biais » d'être révolté – ou parfois enthousiasmé - par le réel. Ces temps-ci, le réel est plutôt révoltant – les guerres, les génocides, le crime, les dettes, l'exploitation, la corruption, la pauvreté, le racisme, le colonialisme, l'extrême-droite, le changement climatique -, mais j'ai tendance aussi à rechercher des informations qui me font espérer que la révolte ou les résistances ne sont pas vaines et qu'il en sortira quelque chose de bon.

dronisation : les guerres prennent de nouvelles formes et « on n'était pas prêt ». Les drones inondent les conflits depuis des années, sont plutôt bon marché et particulièrement meurtriers, on le constate sur des guerres comme en Ukraine ou en Palestine. « il faut s'adapter », nous disent Macron et ses amis européens. Si les drones ne coûtent que quelques dizaines de milliers d'euros (disons 100 000 euros), les systèmes anti-drones coûtent 100 ou 200 plus cher (disons 2 millions d'euros) et ne serviront qu'une fois. Ainsi, la population ukrainienne est confrontée à des « tapis » de drones russes que les missiles anti-drones ne parviennent pas à éliminer totalement.
Poutine et sa clique sont de beaux salauds, tant pour leur population que pour les Ukrainiens. Nétanyahou, ses amis de l'extrême-droite israélienne et l'armée israélienne forte de sa supériorité technologique sont aussi de beaux salauds. Et tant d'autres dans le monde, notamment en Afrique... dont les marchands d'engins de mort tirent de juteux bénéfices.
L'idée est donc de les empêcher - « un homme, ça s'empêche », disait Albert Camus. La question reste toujours de trouver les moyens d'empêcher ces criminels de nuire, par le moyen de boycotts, de sabotages, de solidarité avec les peuples opprimés et les dissidents. Mais certainement pas une union sacrée militariste comme le voudraient les dirigeants européens.

Backlash : ce mot anglais se traduit par « retour de bâton ». Il s'illustre par la montée en puissance de l'extrême-droite trumpiste aux Etats-Unis et des extrêmes-droites en Europe. En résumé, c'est la réaction d'une partie de la société contre des mouvements d'émancipation, tels que « Black lives matter » ou « #metoo ».
Des petites voix semblent dire qu'il s'agirait d'une réaction aux « excès » de ces mouvements et à ce qu'on nomme « wokisme ». Etait-on « excessif » quand on dénonçait – et on continue de les dénoncer - le racisme, le sexisme ?

En fait, le « retour de bâton » signifie que pas mal de gens n'avalent toujours pas l'idée de justice et d'égalité et considèrent que l'ordre « naturel » doit persister, allant jusqu'à criminaliser celles et ceux qu'ils considèrent leurs ennemis, des empêcheurs/euses de jouissance.
Jouir mérite mieux que sa version trumpienne, qui est de saccager, saccager des vies, saccager la nature. La liberté pour ceux-là est celle d'humilier et d'exploiter sans entrave.

La liberté n'est pas celle du renard dans le poulailler. Bien au contraire, la liberté ne prend son sens qu'en s'articulant avec l'égalité et la liberté d'autrui. Et la liberté n'est concevable qu'en respectant le vivant, pas en le détruisant.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.