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Billet de blog 14 janvier 2023

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Travailler plus longtemps, c’est aussi des émissions à effet de serre en plus

Le travail excessif et la surconsommation, source d'émissions de gaz à effet de serre : un autre enjeu à faire valoir pour contester cette réforme des retraites et y intéresser les plus jeunes d'entre nous.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les plus « anciens » se remémoreront les déclarations des hommes politiques successifs qui ont dégradé notre système de retraite à travers des lois qui portent aujourd’hui leur nom : chacun d’eux, de Balladur en 1993 à Macron/Borne en 2022, en passant par Fillon en 2003, Sarkozy/Woerth en 2010 et Hollande/Touraine en 2014, n’avait qu’une affirmation : « Cette réforme va sortir de la crise notre système de retraite et le pérenniser pour les générations à venir ».                                                                                                                                       

Chacun a pu constater à chaque fois, peu d’années après, qu’il n’en était rien, que la finalité annoncée n’était qu’un mensonge pour mieux faire passer la pilule. Ce sont toujours les salariés qui payent les frais de la réforme, jamais les patrons (il faut dire ‘les entreprises’). Les entreprises sont cajolées depuis des décennies et malgré leurs promesses de créer de l’emploi, le chômage et la précarité continuent de s’étendre, soit autant de ressources perdues pour la protection sociale.

Il s’en est toujours trouvé parmi les salariés qui estimaient ne pas se sentir concernés, car les réformes semblent toucher la tranche plus âgée du salariat : aujourd’hui, il est habituel d’entendre les tous jeunes proclamer qu’ils ou elles « n’auront jamais de retraite de toute façon».

On sait donc que telle ou telle réforme ne semble rien changer à terme pour telle ou telle personne.

Exemple avec le projet de réforme Macron/Borne de 2023 : un ou une salariée née en 1971, qui aurait donc 64 ans en 2035 et ayant commencé à travailler en 1992 à l’âge de 21 ans, totalisera donc 63 annuités en 2035 (comme c’était indiqué dans la loi Touraine). Que les 43 années de cotisation (si bien entendu, sa carrière n’a pas subi d’interruption, ce qui est de plus en plus rare) interviennent en 2027 ou en 2035 ne changent rien à sa future retraite qu’elle aura à taux plein à l’âge de 64 ans (la différence est quand même qu’elle ne pourra pas partir à la retraite à 62 ou 63 ans en acceptant une décote de sa pension).

De même, une personne qui doit aller jusqu’à ses 67 ans pour obtenir une retraite à taux plein ne verra pas sa situation changée avec le présent projet de loi. Et il y en aura malheureusement de plus en plus.

Donc, en 2010, certains salariés raisonnaient ainsi : « je n’ai personnellement aucune raison de me battre contre ce projet de loi » (Sarkozy/Woerth à l’époque).

A chaque projet de loi, c’est la même rengaine. Beaucoup de salariés.ées manquent à l’appel dans les grèves et les manifestations et puis… se mordent les doigts quand une réforme ultérieure les atteint.

Exemple : avec la réforme Sarkozy/Woerth, l’âge de retraite sans décote est passé de 65 à 67 ans, ce qui oblige un certain nombre de personnes (dont beaucoup de femmes) à travailler jusqu’à 67 ans pour percevoir une pension « acceptable ».

A tout ceci, vient se rajouter l’état de la planète (le réchauffement global, la pollution, etc). Comment se projeter en 2040 ou en 2050 quand on est jeune aujourd’hui ?

Cette question est présente dans l’esprit des jeunes et aussi de leurs parents.

Mais alors, peut-on faire le lien entre travail, retraites et futur climatique ?

L’idée est là : il faut faire ce lien. Travailler plus et plus longtemps, de l’activité économique supplémentaire donc, travailler pour travailler, éventuellement consommer plus de n’importe quoi, c’est source de pollution, de demande énergétique, d’émissions de gaz à effet de serre.

Evidemment, on doit aussi permettre à un certain nombre de personne d’accéder à des richesses, la pauvreté les privant de biens essentiels. Ceci dit, profiter de la vie n’est pas synonyme de sur-consommation, ni d’accès à des biens à durée artificiellement limitée. Il est donc nécessaire de revoir notre système de production et de consommation (en gros, le capitalisme basée sur une expansion continue) et donc le travail.

Travailler moins, moins longtemps (et plus intelligemment) est donc aussi une condition nécessaire pour que la vie sur cette planète reste vivable.

C’est une condition nécessaire, mais pas suffisante : un autre aspect est bien sûr de bien utiliser le temps libéré. Supposons une semaine de travail à 4 jours : si c’est pour prendre l’avion plus souvent (le cas de personnes aisées souvent), ça ne résoudra pas la question des gaz à effet de serre, la pollution atmosphérique.

Profitons de la vie sans préjudice pour les conditions de vie essentielles, à savoir une planète vivable.

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