Vous connaissiez Mukesh Ambani, géant de l'industrie dans le pétrole, le gaz et les produits pétrochimiques, première fortune d'Inde et d'Asie, une fortune estimée à 123 milliards de dollars ?
Moi non plus.
Ce bonhomme se fait connaître mondialement par l'étalage extravagant réalisé lors du mariage de son fils Anant Ambani avec Radhika Merchant, elle-même fille de milliardaires dans le domaine de l'industrie chimique et pharmaceutique. Il fait partie aussi du Conseil d'administration du Forum économique mondial de Davos.
Ce mariage s'est tenu du 12 au 14 juillet à Bombay, pour un coût estimé de 150 millions de dollars, selon la presse indienne, mais probablement le double, voire le triple selon d'autres sources, sachant que les festivités durent depuis mars 2024.
Avec des prestations des chanteurs Justin Bieber, Rihanna ou encore Katy Perry, chacun repartant avec un gros chèque autour de 10 millions d'euros.

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Tout ceci en présence d'invités de prestige : le tout Bolywood, mais aussi Mark Zuckerberg, Bill Gates, Ivanka Trump plus le couple Clinton, Boris Johnson et Tony Blair, et bien entendu Narandra Modi, le Premier Ministre indien.
Cette fête est surtout celle du capitalisme néo-libéral, ces méga-fortunes ne pouvant se réaliser qu'en connivence avec les pouvoirs d'État, surtout quand il est question d'énergie et de pétrole, des «richesses » très « politiques ». Et qu'on se dise bien que l'Inde n'est pas un cas particulier, cf l'histoire du groupe Total en France et en Françafrique.
En résumé, un mariage de milliardaires, avec des prestations de millionnaires de la chanson, de la bijouterie, de la haute couture, de la restauration, de la croisière.
De l'argent qui coule à profusion, c'est ce qu'on appelle le « ruissellement » : les milliardaires payent, les millionnaires encaissent et ainsi de suite jusqu'aux « petites mains ». Car tout ceci n'est possible que parce que ces « petites mains » sont là.
Si on dispose d'une estimation de la fortune de Mukesh Ambani, il est difficile de connaître le salaire moyen de ses employés, peut-être aux alentours 500 euros par mois. Mais le salaire moyen est très fluctuant en Inde, il dépend fortement de l'activité industrielle et de la ville.
Dans sa grande bonté, le milliardaire Ambani a quand même organisé un festin pour 50 000 personnes dans sa ville natale et il a financé les noces d'une cinquantaine de couples défavorisés près de Bombay. ils appellent ça la « philantropie ».
Inutile de dire qu'une partie de l'opinion publique indienne était critique de ce faste.
Mais émettre une opinion est une chose. Lutter pour changer les choses et demander des comptes en est une autre.