Je voudrais aborder ces questions au moment où la loi Darmanin se discute.
J'ai été élevé dans le respect du travail, donc des gens qui exercent un métier, quel qu'il soit. Il me semble que la demande de dizaines de milliers d'hommes et de femmes, aujourd'hui étrangers sans titre de séjour, de travailler en toute légalité est complètement légitime. De fait, je ne peux que soutenir leurs revendications d'êtres régularisés.
Or, à quoi assiste-t-on ?
On constate que des partis dits de droite traditionnelle ou de centre-droite, aujourd'hui majoritaires au Sénat, font tout pour remettre en cause le fameux article 3 du projet de loi Darmanin sur la régularisation d'étrangers sur le critère du travail, pourtant bien restreint aux « métiers en tension ». Ainsi, ces parlementaires laissent cette population dans une absence de statut social et à la merci de patrons-voyous. Cela pèsera aussi sur l'ensemble du monde du travail car ça tire les salaires vers le bas.
Au passage, ils voudraient supprimer l'AME (Aide médicale d'Etat) qui permet à des personnes sans-papiers de pouvoir accéder à des soins. Des milliers de médecins se déclarent indignés par cette mesure du Sénat.
Or, la régularisation des ces personnes permettrait de les faire entrer dans le cadre normal des cotisants aux branches de la Sécurité sociale et mécaniquement de diminuer le coût de l'AME.
Pour moi, ces élus, par opportunisme politique, méprisent la « valeur travail » dont ils se réclament. Je ne vois pas non plus en quoi ils défendraient l'intérêt général quand ils cherchent à conserver des personnes en situation de quasi-esclavage.
L'ordre public est aussi l'ordre public social.
(Billet également transmis au courrier des lecteurs d'Ouest-France)