La Cour pénale internationale (CPI) traite les crimes contre l'humanité et réalise des enquêtes approfondies, parfois sur des décennies (les enquêtes ne concernent que les actes commis dans les pays signataires de l'accord de Rome instituant la CPI). Dossiers les plus actuels traités par la CPI : Soudan/Darfour, l'est du Congo RDC, Russie/Ukraine, Bangladesh/Birmanie, Palestine/Israël.
Sur ce dernier cas, Nétanyahou, premier ministre israélien est à juste titre l'objet d'un mandat d'arrêt international pour « crimes de guerre et crimes contre l'humanité » à l'encontre du peuple de Gaza.
Cela ne l'empêche pas de se rendre à Washington à deux reprises (mais les USA n'ont pas ratifié l'accord de Rome) ou en Hongrie le 3 avril chez son ami Viktor Orban qui le reçoit en grande pompe et qui annonce aussitôt se retirer de la CPI.
Orban pourtant a utilisé la fibre antisémite pour renforcer son emprise sur la Hongrie (en présentant Georges Soros, milliardaire juif d’origine hongroise, comme une sorte de grand manipulateur ou encore en minimisant la collaboration du Pétain hongrois Miklos Horthy avec les nazis, 565.000 Juifs hongrois ayant été exterminés durant la Shoah).
Mais pour Nétanyahou, c'est le procureur de la CPI qui serait antisémite, pas Viktor Orban. Ainsi, Netanyahou s'affiche avec des antisémites notoires tout en accusant d'antisémitisme quiconque dénonce sa politique génocidaire.
En principe, un État partie prenante de la CPI doit arrêter toute personne frappée d'un mandat d'arrêt émis par cette juridiction. A la suite d'un accord de « cessez-le-feu » au Liban (très vite violé par les Israéliens), la France, par la voix de Macron, annonçait pouvoir « appliquer une immunité » pour Nétanyahou et a d'ailleurs autorisé le survol de son territoire de l'avion qui le menait aux USA.
Le 4 avril, c'est le premier ministre belge Bart De Wever qui déclarait qu'il n'était pas certain que la Belgique l'arrêterait. "Il y a aussi la realpolitik. Je pense qu'aucun État européen n'arrêterait Netanyahou s'il devait être sur son territoire".
En quoi est-ce faire de la « realpolitik » que de ne pas arrêter un tel personnage ? Réponse : la peur des sanctions promises par un décret de Trump contre la CPI et ses États membres, en riposte, dit-il, aux « actions illégitimes et infondées [de la CPI] contre les États-Unis et leur proche allié Israël ».
Ainsi, la « realpolitik », ça n'est rien que baisser son froc devant ces fascistes !