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Billet de blog 18 juin 2022

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Climat : Qu'est-ce que je peux faire ? Je ne sais pas quoi faire !

Cette célèbre tirade de Anna Karina dans le film « Pierrot le fou » de Jean-Luc Godard, on pourrait se l'approprier pour un climat devenu fou. En tout cas, beaucoup de monde se pose cette question.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La réponse ne peut pas être qu'individuelle.

Bien sûr, des pratiques individuelles sont nécessaires, telles que faire preuve de sobriété dans nos choix de consommation : aller vers des usages responsables, faire durer et entretenir nos outils et véhicules, prendre le vélo ou les transports en commun quand cela est possible, éviter les plastiques et cartons à usage unique, acheter le plus local possible, le moins polluant possible, manger des fruits et légumes de saison, veiller à ne pas gaspiller l'énergie tant en hiver qu'en été, préférer l'eau du robinet (quand elle est correcte) à de l'eau en bouteilles plastiques, réutiliser l'eau (comme l'eau de lavage des légumes) pour arroser les plantes, résister à la mode et à la publicité, faire du tri sélectif, ne pas jeter n'importe quoi n'importe où (si on a le courage, ne pas hésiter à ramasser des détritus que d'autres personnes auraient jetés pour les mettre à la poubelle)...

Pleins d'astuces existent pour économiser l'électricité : entretenir les frigos (décoller la poussière au dos des frigos), éteindre les appareils électriques en veille quand on ne s'en sert pas, mettre les téléphones portables en mode 'avion' la nuit (ce qui a aussi l'avantage d'éviter les ondes électromagnétiques quand on dort).

La réponse doit être dans des choix collectifs et peser sur ces choix collectifs, dans un premier temps de résistances.

Résister au productivisme (les fermes usines, les méga-bassines, les sites polluants). Les sites polluants et énergivores, il faut soit les fermer, soit obliger les entreprises à respecter les normes, peser pour que ces « normes » évoluent dans le bon sens (indépendamment de celles qui arrangeraient les industriels). Et interdire à ces industriels d'exporter la pollution dans des pays où les normes sociales et environnementales sont moins contraignantes.

On sait fort bien que nous vivons en régime capitaliste partout sur la planète. C'est le premier obstacle. Chaque entreprise capitaliste est soumise à la loi du « croître ou disparaître » et la nécessité de faire du profit. Tant que ce système perdurera, les efforts pour rendre la planète plus vivable seront vains : le « développement durable » en régime capitaliste n'est rien d'autre qu'une fable. Par exemple, la « voiture propre », telle que présentée par les médias dominants, ne revient qu'à déplacer la pollution d'un endroit à l'autre et qu'à épuiser les ressources mondiales, en premier lieu de l'eau potable.

Résister

Et pleins d'autres choses encore : dénoncer les dépenses somptuaires des États et des ultras-riches Pour les ultras-riches, dire stop aux jets privés, aux voyages de « loisir » dans l'espace, aux constructions d'immeubles démentiels, aux pistes de ski dans le désert, aux bateaux de croisières fastueux et à l'utilisation de portefeuilles financiers démesurés en vue de gagner toujours plus.

Pour les États, empêcher les grands projets inutiles (que ce soit dans les pays du Nord que dans les pays du Sud). A titre d'exemple, que penser de la « nouvelle capitale administrative » de l'État égyptien et surtout en quoi la population du Caire bénéficiera de cette « infrastructure » ? https://www.courrierinternational.com/article/demenagement-la-nouvelle-capitale-administrative-de-legypte-un-obscur-objet-du-desert,

Idem pour la Coupe du monde de football au Qatar, dans des stades climatisés qui auront coûté la vie et de la santé de milliers de travailleurs ces dernières années. Boycottons ce spectacle !

Autres exemples en Europe, le développement des LGV (lignes à grande vitesse) intra-européennes, au détriment du réseau de trains de proximité. Cf https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/240522/un-tgv-paris-berlin-fin-2023

Et puis, il faut dénoncer la militarisation du monde et la croissance des complexes militaro-industriels. Certes, un certain Poutine y est pour quelque chose. Pour ce qui concerne la France, Macron y voit la nécessité d'instaurer une « économie de guerre ». Seuls gagnants au final, les marchands d'armes, les capitalistes et la bourgeoisie d'État. Et pour les autres, tous et toutes perdantes.

Certes, il n'est pas aisé d'imposer la paix à des gens qui ne pensent qu'à se faire la guerre, mais cherchons des pistes et ne laissons pas la recherche de la paix et de la sécurité aux militaires : ce serait chose vaine.
Lire par exemple la somme de travaux de Jean-Marc Lavieille sur son blog Médiapart : https://blogs.mediapart.fr/lavieille/blog/120622/quels-devenirs-du-monde-conclusion

Conclusions :

Au final, petits gestes et grosses mobilisations seront nécessaires pour avoir quelque chance de sauver ce qui peut encore l'être sur cette belle planète. Mais les petits gestes ne seront rien si on ne pèse pas sur les choix collectifs.

En résumé, non seulement il est nécessaire plus que jamais de partager les richesses (encore faut-il les qualifier), mais il faudra en plus partager les contraintes et inconvénients que posent le réchauffement climatique global et toutes ses conséquences sur l'humanité et le vivant.

Quels que soient les scénarios, il faudra donner de sa personne. La perspective d'un socialisme libertaire est d'actualité.

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