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Billet de blog 19 janvier 2022

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Des licornes et des chimères

Lu dans Ouest-France du 18 janvier 2022 : « Et une licorne de plus… ». « Vingt-cinq licornes françaises : nous y sommes ! » s’est félicité Emmanuel Macron, qui avait fixé l’objectif de vingt-cinq licornes en 2025 ». Quel visionnaire que notre président !

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Macron poursuit : « On nous disait que c’était impossible et que la start-up nation, comme beaucoup ont dit, c’était du vent ».
Et de fixer « un nouvel objectif de dix géants de la Tech d’ici à 2030 au niveau européen ».

Cette nouvelle licorne est le fabricant de robot Exotec et est donc la 25ème entreprise de nouvelles technologies à être valorisée à plus d’un milliard de dollars.
D’ailleurs, une 26ème vient tout juste d’apparaître, pas plus tard qu’hier : Spendesk, spécialiste dans la gestion des dépenses professionnelles.

La valorisation des start-ups à plus d’un milliard de dollars est une chose. Il faut comparer cette valorisation, en gros des promesses de futurs profits, avec le chiffre d’affaires de ces sociétés. Par exemple, Spendesk assure avoir doublé son chiffre d'affaires en 2021, passant de 8 à 16 millions d'euros, et ce pour... 18,1 millions de pertes, selon https://www.zdnet.fr/actualites/spendesk-nouvelle-licorne-francaise-39935903.htm

Des entreprises, il en faut, dirait-on. Certes ! Si elles correspondent à des besoins, dirais-je.
Alors, quelles sont les activités de ces start-ups qui font se pâmer Macron ?
A quels besoins répondent-elles ? Aux besoins de qui répondent-elles ?
Je suis donc allé sur le site https://business-cool.com/decryptage/classements/classement-licornes-francaises-valorisation/

Déjà, on sent au nom de ce site que le business est  « cool », tout comme Macron l’est, aux yeux de pas mal de monde.

On y trouve des groupes spécialisés dans le e-Commerce (5 d’entre elles), dans la distribution numérique de musique (2) dans la Néo-banque et finances (2), dans le Cloud (4 dont OVH), dans la santé (le fameux Doctolib), dans l’analyse de datas (à but de ciblage publicitaire, marketing, détection de fraudes (3), des éditeurs de logiciels de gestion de paie, achats (3), dans les jeux (2 dont une dans l’univers du football), dans l’assurance santé (1) ou encore le groupe Blabacar de covoiturage et une seule dans l’industrie (la nouvelle venue Exotec),

A celles-là, il faudrait ajouter d’autres start-ups, d’origine française, mais dont les dirigeants ont choisi d’autres pays pour se développer.

Sur les sites qui en parlent, il est question de levée de fonds, mais il est très difficile de savoir : 1) combien d’emplois cela représente, 2) la
réalité du chiffre d’affaires, 3) comment sont traités les personnels de ces start-ups, en matière de rémunérations et de conditions de travail.

Et surtout, il n’est jamais question de l’utilité sociale de ces entreprises technologiques ou du besoin satisfait pour la population.

Exemples :
A qui les start-ups de ciblage publicitaire et de big-data rendent-elles service ? Surement pas aux simples citoyens.
Les néo-banques n’encombrent-elles pas un paysage bancaire déjà bien fourni et « dégraissant » massivement ?
Les nouveaux éditeurs de logiciels ne s’ajoutent-ils pas à une myriade de groupes informatiques ?
L’activité du groupe Doctolib, dont on a beaucoup parlé en temps de pandémie pour les prises de rendez-vous, ne mériterait-elle pas en fait d’être incluse dans un service public de la santé ?

Au passage, on ne trouve pas ou peu dans cette liste d’entreprises à but industriel et encore moins à but environnemental.
Au regard des fonds levés comparés à la réalité des chiffres d’affaire réalisés, on pressent que tout ceci n’est qu’une histoire de spéculation.

Ainsi, tout ceci est une histoire de collecte d’argent et de fascination pour ces milliards investis, mais dont la finalité sociale et environnementale est absente.
Non, le business à la Macron n’est pas cool.

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