Ces faits se sont déroulés sont le lundi 15 septembre et sont rapportés par Ouest-France.
Ainsi, des flics peuvent faire preuve d'humanité, certain-es peuvent en douter, mais après tout, tous les flics ne sont pas les « bastards » de l'acronyme ACAB (« All cops are bastards »). Pour ce CRS, l'ordre public, c'était aussi peut-être de soustraire deux personnes à une nuit dans la rue.
C'est la morale de l'histoire selon Ouest-France. Ceci dit, la maman et son fils, originaires de Djibouti, sont restés sans solution cette nuit-là et probablement d'autres nuits.
Sans doute a-t-on croisé ce même CRS le mercredi 10 ou le jeudi 18 septembre lors des manifestations, à mettre en œuvre les directives du ministre de l'Intérieur « démissionnaire » Bruno Retailleau, à savoir trier les manifestants entre gentils marcheurs et méchants « d'ultra-gauche » et bastonner ces derniers-ères.
On ne le saura jamais et puis on s'en fout un peu dans le contexte décrit ici : « Le policier se tracasse. La fin de son service approche, mais il ne se résout pas à cette fatalité. Téléphone en main, il appelle un à un tous les numéros de l’hébergement d’urgence. Tombe sur des répondeurs, se fait raccrocher au nez. Le 115, numéro dédié, est aux abonnés absents ».
En fait, ce CRS a vécu le même moment que beaucoup de citoyen-nes de Nantes et de militant-es associatif/ves, être confronté à des numéros de téléphone dits d'urgence qui ne répondent pas. Peut-être même était-il révolté par cette situation. Peut-être aurait-il pu s'adresser directement au Procureur de la République.
A Nantes, des associations sont quotidiennement confrontées à ce problème d'hébergement d'urgence, qu'il touche des personnes de nationalité française ou étrangère. Les personnes étrangères, demandeuses d'asile ou sans papier, sont les plus nombreuses. Mais la doctrine de l'État, sans cesse rappelée par les ministres Darmanin et Retailleau, est clairement de « rendre la vie impossible aux clandestins », des personnes que la politique d'État transforme in-justement en « clandestins ».
L'État et son représentant le Préfet doivent veiller à ce que ces situations de personnes à la rue ne se produisent pas. Pour cela, le Préfet dispose d'un droit, un devoir même !, de réquisition des logements vacants et ils ne manquent pas sur Nantes. Il n'exerce pas ce droit. Et les associations se débrouillent comme elles peuvent pour trouver des solutions. A Nantes, il s'est fondé une association des hébergeurs solidaires et des collectifs comme le collectif « personne à la rue », animé notamment par l'association DAL (Droit au Logement) et la Maison du Peuple.
Des actions ont eu lieu, vont venir, en direction du Préfet, mais aussi de la mairie de Nantes, notamment pour faire valoir ce devoir de réquisition.
A suivre... En espérant que la police ne vienne pas entraver ces actions ou encore participer à l'expulsion de personnes de leur logement (sans compter les contrôles d'identité au faciès, mais ce n'est pas mon sujet aujourd'hui).
Espoir vain hélas. Car c'est sa vocation d'être au service des riches et des puissants.
L'ordre public, le vrai, le juste, mérite mieux.