On connaît les classiques « de mad » (dire démad, bonjour), « noz vat » (bonne nuit), kenavo (au revoir), «Mont a ra mat ? » ou «Mat ar jeu ? » (ça va bien?), degemer mat (bienvenue), Bloavez mat (bonne année), Yec’hed mat (bonne santé – à la vôtre), trugarez (merci), Mar plij (s'il vous plaît).
Nota : Le c'h breton est un R guttural.
Il y a aussi « doue benigo » (bénédiction de Dieu) quand on rentre dans une maison. L'hôte doit normalement vous répondre « bennoz doue deoc'h », qui renvoie la politesse. Ça me fait penser aux « salam aleykoum » – « aleykoum salam » de la langue arabe : « La paix soit avec vous ! ».
Ainsi, il existe une belle diversité de mots pour se souhaiter la bienvenue.
Mon prénom, Hervé, se prononce avec l'accent sur la première syllabe et un r roulant : « Herrrvé ». A Nantes où je vis, c'est un camarade sénégalais, descendant d'une honorable famille peule, qui le prononçait le mieux et me rappelait à chaque fois mon Finistère natal.
Quelques mots me restent de mon enfance dans une ferme du Léon (le Nord du Finistère) et qu'il m'arrive d'utiliser, ils me passent même par la tête avant leur équivalent français.
Brichin : plaisantain, qualificatif donné à des jeunes faisant les quatre cents coups.
Genaoueg (le ge se prononce gue) : pas intelligent – simplet - on le plaint d'être genaoueg.
Pokez den : pauvre gars – pareil : c'est quelqu'un qu'on plaint.
Glapez : maladroit
a-dreuz : de travers – les maladroits vont souvent a-dreuz
Distribil : la même chose que a-dreuz – ta chambre est en distribil (complètement en désordre).
disoursi : sans souci, se dit de quelqu'un de désinvolte.
Da gousket : au lit !
dic'haster : foncer, travailler vite.
pizh : radin – près de ses sous. Et donc, on sait accommoder les restachous (les restes de repas).
Louzou : plante médicinale, médicament – utilisé aussi en agriculture pour indiquer un engrais
Buzug : vers de terre. L'abus de louzou nuit aux buzugs.
krog e-barzh ! : croque dedans ! - une autre manière de dire bon appétit.
Memes tra ! : la même chose : se dit quand on remet une tournée. Patron, Memes tra !
Penaos : comment ?
Pegemen : combien ?
Gast ! ou gisti : putain ! Je me rappelle avoir été grondé par le curé quand j'avais transformé l'eucharistie en « le chat gisti ». L'abbé n'avait pas du tout apprécié.
Ma doue beniget ! : mon dieu ! C'est plus poli que d'utiliser le mot précédent.
Mad eo : c'est bon – ça va !
Moutic : mignon -. Comme elle est moutic votre petite fille !
Riboul : piste – partir en riboul, c'est aller faire la fête.
Ribinn : petit chemin (ribinou au pluriel) – En retour de riboul, on passait par les ribinou pour déjouer les contrôles biniou des gendarmes (le contrôle biniou, c'est l'alcotest).
Lagenn : attention : en prenant les ribinou (voir ci-dessous), on peut tomber dans un lagenn (s'embourber). Par extension, être dans le lagenn, c'est être à côté de ses pompes.
Reuz : Ravage, vacarme, grabuge, trouble. Faire du reuz, c'est faire du vacarme. Il y a eu du reuz à la manif.
Ritous (introuvable dans les lexiques officiels du breton, serait-ce « c'hi touz » : chien tondu ?) : se dit de quelqu'un de vindicatif, aboyeur, rouspéteur.
Spountus : terrible.
torr-penn : casse-pied
Et la poésie s'invite parfois quand les Bretons ont nommé les premières locomotives à vapeur en « marc'h du », ce qui signifie cheval noir.
A part ça, je ne me souviens d'aucune phrase en breton d'amour ou de tendresse. Ça existe : « Da garout a ran » (t'aimer je fais ), mais je ne l'ai jamais entendu en breton. Faut vous dire, monsieur, que dans les fermes du Léon, on ne cause pas... sentiments.
Trist eo : c'est triste
Echu eo : c'est fini... pour aujourd'hui