C'est une sorte de 49.3 des idées que de brandir « l'intérêt général ». La notion est d'importance, car nous sommes une société : si seuls les intérêts individuels primaient, ce serait une sorte de jungle d'où émergeraient les plus forts.
Mais déjà, ce genre de société pointe son nez (ou plutôt n'a cessé d'exister), en atteste l'immense décalage dans la distribution des richesses dans nos sociétés. La domination des classes aisées est patente.
Il n'empêche que la voix et l'action de le population peuvent encore entraver cette toute puissance.
L'intérêt général, nous y faisons référence sans cesse dans nos actions, pour la justice sociale, pour l'avenir de la vie sur la planète.
L'intérêt général brandi par Mr Macron se confond avec l'intérêt général des classes possédantes. Pour Macron et ce gouvernement, seule prime l'économie, prise dans son sens le plus orthodoxe : ce qui est bon pour les entreprises est bon pour la population.
C'est ainsi que sa réforme des retraites demande l'effort aux seuls travailleurs, micro-entrepreneurs y compris, les entreprises ne participant absolument pas à « l'effort », si ce n'est qu'il leur est demandé poliment, c'est-à-dire sans mesures contraignantes, de préserver l'emploi des seniors.
Au delà de cette réforme des retraites, on pourrait aussi évoquer cette sorte de fuite en avant productiviste, la marche forcée vers le tout électro-nucléaire (sans pour autant remettre réellement en cause le recours aux énergies fossiles) et la voiture individuelle électrique (dont on sait qu'elles ne font que déplacer le problème des pollutions), la défense par le gouvernement d'une agriculture dite « conventionnelle » qui appauvrit les sols, les nappes phréatiques et la petite paysannerie, le développement du complexe militaro-industriel (là, on en trouve des milliards à dépenser) et on doit absolument y ajouter le pillage des pays du Sud, que ce soit leurs sous-sols, leurs sols, leurs richesses alieutiques et bien entendu leurs populations.
L'intérêt général, Macron, son gouvernement, les gros industriels, le MEDEF et cie comme la FNSEA, l'instrumentalisent, le dévoyent jour après jour et nous conduisent au pire.
A nous d'en démonter les pièges, éventuellement de nous en emparer dans un sens émancipateur, ne serait que pour défendre une vie décente pour toutes et tous, autour des valeurs d'égalité, de liberté, avec le souci de garder vivable la planète qui nous accueille.