Pour ce mois de mars, notons :
https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2025/03/
Turquie : le 19 mars, le régime du président Erdogan a fait arrêter le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, arrestation qui fait suite à celles d'élu-es de pas mal de villes du Kurdistan.
Tunisie : le 4 mars a débuté le procès de dizaines de personnes accusées de « complot » contre l’État, dont de grands noms de l’opposition au président Kais Saied.
Géorgie : « Le pouvoir gèle les comptes d’organisations soutenant des manifestant·e·s ».
Iran : « Depuis la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars, les autorités iraniennes ont arrêté arbitrairement au moins cinq défenseures des droits des femmes ».
Hongrie : « adoption d’un projet de loi qui interdira les marches des fiertés en Hongrie et permettra aux autorités d’infliger des amendes aux organisateurs et aux participant·e·s, et d’utiliser des logiciels de reconnaissance faciale pour identifier les personnes présentes ».
Palestine : une « trêve » non respectée par l'Etat israélien, qui signifie encore des morts, des meurtres à Gaza et en Cisjordanie. Un scandale avec la complicité active ou passive des plus grandes puissances de ce monde.
Ne pas oublier non plus :
Inde : on se rappelle qu'à l'approche des élections de 2024, le premier ministre Narendra Modi avait neutralisé ses principaux opposants, dont l'héritier de la dynastie Nehru-Gandhi (celui-ci avait néanmoins pu reprendre son poste de député après intervention de la Cour Suprême). Grosso-modo, critiquer le chef de l'Etat est susceptible d'être arrêté pour diffamation.
Russie : Poutine ne recule devant rien pour conserver le pouvoir. En témoignent les morts violentes d'opposants tels que Navalny en 2024 ou de journalistes comme Anna Politkovskaïa en 2006 et bien d'autres opposants sont en prison telle la journaliste Maria Ponomarenko, journaliste et militante anti-guerre.
Etats-Unis d'Amérique : depuis la prise de fonction de Donald Trump, on ne compte plus les décisions arbitraires entre licenciements de fonctionnaires, fermetures de services publics et coupes sombres dans le financement d'ONG, expulsions d'étrangers, ordonnance de remise en cause du statut légal de plus de 500 000 migrants latino-américains, mesures anti-LGBT. Et puis, un jury américain du Dakota du Nord ordonne à Greenpeace de verser au moins 610 millions d’euros d'indemnité à une société de combustibles fossiles.
On pourrait continuer la liste de ces méfaits. En 2025, les libertés sont attaquées de partout.
Y compris en France, avec le duo Retailleau-Darmanin, et pas que ces deux : mesures contre l'immigration, prisons spéciales pour les « caïds » de la drogue, fichages tout azimut, limitation des libertés d’expression et de manifestation, situation coloniale persistante notamment en Kanaky (où plus de 90% des personnes en prison sont des Canaques).
Des points communs à tout cela :
* la montée des idées conservatrices et d'ordre moral, avec souvent l'invocation de valeurs religieuses... de toutes les religions,
* l'exercice personnel du pouvoir et la volonté de ne surtout pas le partager,
* le pouvoir économique des grands industriels à préserver à tout prix, notamment ceux de l'extraction (drill, baby, drill),
* une soi-disant résistance au « wokisme » et aux « théorie du genre » qui revient à nier les droits des minorités, mais aussi à assumer un masculisme des plus rances, « montrer qu'on en a »,
* des intentions nationalistes, clairement racistes, fascistes et génocidaires assumées.
En résumé, les pouvoirs qui se montraient sous l'aspect séduisant du « soft power » passent à la vitesse supérieure, impérialisme, cynisme, répression massive, collusions maffieuses.
Résistance ! Résistance, c'est la voie de l'existence !