Un centre d'accueil pour demandeurs d'asile, il en existe déjà un à Saint-Brévin, mis en place en 2015 lors de l'exode de Syriens. A l'époque, c'était une ancienne colonie de vacances qui avait été mise à contribution. Jamais nous n'avons entendu parler de problèmes ou de tensions suite à cet accueil de réfugiés.
Mais l'extrême-droite joue sur les peurs, il n'y a que ça qui la fait vibrer. On peut supposer que ce sont certains d'entre eux qui ont mis le feu au domicile du maire de cette ville, dans la nuit de mardi 21 à mercredi 22 mars.
Ainsi, la peur, ils la suscitent, mais surtout ils l'organisent, comme ce fut le cas à Callac (Côtes d'Armor).
Afin d'améliorer l'accueil de demandeurs d'asile, un nouveau centre doit voir le jour dans le quartier de la Pierre Attelée.
Le matin, ce sont donc une centaine de personnes qui ont posé une première pierre symbolique au futur bâtiment, à l'initiative du Collectif des Brévinois attentifs et solidaires (CBAS).
Puis dès 11 H, des centaines d'opposants à l'extrême-droite (300 selon l'AFP, à l'appel d'un large tissu d'associations, syndicats et partis politiques de gauche) se sont rassemblés dans le centre de cette ville, afin de dénoncer l'extrême-droite et le racisme dont elle fait son miel fiel.
Nous en avons profité pour dénoncer aussi le projet de loi Darmanin (désormais reporté à l'automne, faute de majorité pour le voter), mais aussi l'opération Wuambushu à Mayotte.
Côté fachos, ils étaient probablement autour de 250 personnes (toujours selon l'AFP), des vieux (croutons), des jeunes (cons), plutôt agressifs ceux-là.
Entre les deux, un fort déploiement de police, pour s'interposer,voire protéger les militants d'extrême-droite. Et donc, pas mal de gaz lacrymogènes. Il faut savoir aussi que le véhicule d'un militant d'extrême-droite a flambé. Donc, ce début d'après-midi fut quand même troublé.
Accueillir les demandeurs d'asile, c'est un geste d'humanité et de solidarité. L'humanité a surtout besoin de coopération, d'entraide et surement pas de discrimations et d'exploitation. Un jour prochain, ce seront peut-être des Français qui seront accueillis dans d'autres pays ou dans d'autres régions du pays, montée des eaux ou toute autre raison oblige.
La construction d'un CADA à Saint-Brévin, évidemment qu'on la défend contre les vélléités de l'extrême-droite.
Mais on sait aussi que le dispositif des CADA répond à une politique d'Etat de tri et n'est pas satisfaisante en soi, puisque beaucoup de bénéficiaires n'y restent que le temps du traitement de leur demande d'asile. Les statistiques d’octroi du Droit d’asile sont cruelles : 39% (OFPRA + CNDA) en 2021 selon les chiffres du Ministère de l’intérieur, donc 61% de rejets. Ainsi, celles et ceux qui n'obtiennent pas le statut de réfugiés se voient expulser de leur centre d'accueil et comme le dit si bien le gouvernement, « ont vocation » à quitter le territoire français. De fait, beaucoup se retrouvent à la rue.
Ainsi, en plus de l’extrême-droite, il faut aussi pointer l’Etat et l’Union Européenne, qui subventionnent des murs aux frontières, expulsent de plus en plus et laissent périr des milliers de personnes.
Et cela, c'est aussi la raison de notre présence aux manifestations à Saint-Brévin ou ailleurs. La solidarité internationale sera aussi parmi les mots d'ordre de la manifestation du Premier mai, en même temps que la contestation des réformes du gouvernement Macron/Borne.