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Billet de blog 20 juin 2025

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Héros pour une maltraitance de plus

On peut dire que le coup de feu du 1er Novembre 1954 avait éclairé le peuple Algérien à la vérité vraie, juste à temps, et mena à la grande victoire du 5 juillet 1962, date de notre indépendance qu’on nomme Liberté Algérie.

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Il suffisait que l’Autorité coloniale ou le colon lui-même vous maltraitent plus que d’habitude pour que vous deveniez un héros. Qu’importe la raison, par contre, quand ils vous chouchoutent, vous paraissiez un traître aux yeux de vos compatriotes, les indigènes.

Avant, mais au lendemain de l’indépendance, le souci était d’écouter Ibn-Badis qui disait que nous sommes arabes par alliance, tout en étant  attentif  quand il affirmait que le communisme est le levain du peuple. J’approuve celles et ceux qui le revisitent  en rappelant qu’il n’avait pas fait de l’indépendance sa priorité et en précisant qu’en son temps il ne fallait  pas trop s’en encombrer car son savoir était spécifique à un milieu social soumis à un siècle de colonisation qui avait étouffé cette liberté de sentir la vérité vraie, qui fait que  pour l’indigène «  la vie ne peut surgir que  du cadavre décomposé du colon ».  Seuls les révolutionnaires en général et les 22 plus précisément talonnés de leurs ennemis mortels comme Hitler, Trump et Netanyahou le savent. Ces derniers inversent le langage du colonisé,  non pas en double standard, ni en antimétabole  mais en celui qui s’y oppose comme la vie à la mort. Un langage antagonique qui prétend que l’indigène est un cadavre potentiel, avec l’absence de vie humaine, l’inhumain étant sa nature. Ils le qualifient parfois de légume, de melon, de raton, d’amalek . Paradoxalement cela les terrorise. La peur étant mauvaise conseillère, leur langage est une arme pour  légitimer leurs forfaits qui les persuade que leur devoir de maîtres du monde est de mettre ces intrus hors d’état de nuire, eux et tous ceux qui résistent comme la Palestine et l’Iran aujourd’hui.  Sinon le règne de l’insécurité se perpétue.

 On peut dire que le coup de feu du 1er Novembre 1954 avait éclairé le peuple Algérien à la vérité vraie, juste à temps, et mena à la grande victoire du 5 juillet 1962, date de notre indépendance qu’on nomme Liberté Algérie.

A celui ou celle qui désespère de la lutte de la cause des Palestiniens et Sahraouis, je les invite à revisiter l’histoire des peuples colonisés et particulièrement celle de l’Afrique du Sud et de l’Algérie.

On reprend. Est-ce à dire qu’Ibn-Badis est une référence positive aujourd’hui ? Doublement non, puisqu’on tait  la raison qui fit qu’il a tourné le dos à la liberté des peuples colonisés. Il ne peut être crédible que lorsque la cause de sa myopie politique s’étale dans un débat public,  officiellement.  Non seulement, ce n’est pas le cas et en sus, dès qu’il est exposé, il ne fait que servir l’histoire néocoloniale  que ses adeptes et pas qu’eux, tentent d’intégrer dans le mouvement de libération auquel il était étranger. Tant que cela n’est pas critiqué, il servira le récit colonial, comme d’autres, et  s'infiltre  davantage  dans le roman comme une 5e colonne sur le terrain des guerres militaro-médiatiques  actuelles.

Un réformiste qui devient un héros dans le pays qui ne doit sa renaissance qu’à la Révolution ne peut être qu’anhistorique. L’une des conséquences de cette erreur entretenue par la Réaction des deux rives est d’écrire l’histoire commune avec les héritiers des colons qui non seulement ne reconnaissent toujours pas leurs crimes contre l’humanité  mais continuent  à qualifier par leur loi, la colonisation de peuplement, de civilisation. Une telle erreur, comme toute erreur stratégique  a un effet domino tant qu’elle n’est pas suffisamment dénoncée. Elle nourrit l’idéologie de la 5e colonne qui est pire qu’un proxy. La preuve, la dernière : le danger qui vient des lanceurs de drones par la 5e colonne iranienne est plus grand que les bombes expédiées de l’Etat sioniste.

 Un autre exemple moins récent mais récent quand même. Quand le grand écrivain Khadra  intercède auprès du Président pour Sansal, le plus important dans cette intrusion, est la réplique du Président. On l’ignore et je me demande, s’il ne l’a pas critiqué ?  Sinon, il y a de quoi s’inquiéter sur les deux plans, politique et intellectuel. M.Khadra ne se rend  pas compte que M.Sansal n’est pas un personnage de roman de vaudeville mais un réactionnaire invétéré qui porte préjudice à son pays natal, d’autant plus qu’il est écrivain algérien avec la nationalité française qui lui a été offerte par Macron pour étoffer son cercle immédiat  d’intellectuelles de la Droite et  son extrême, celui de l’Algérie française que préside le Ministre de l’intérieur comme dans leur « bon vieux temps ». En mettant l’écrivain à l’abri et en le soignant, l’Algérie ne préserve telle pas un de ses hauts fonctionnaires à la retraite octogénaire de surplus  du discrédit ?

Le massacre du 8 mai 1945 a creusé le tombeau aux illusions politiques algériennes et fait le retour à la Résistance armée, transformée enfin, en une révolution de lutte de libération grâce à un cheminement politique aux côtés du Parti communiste français et du Mouvement de libération de l’oncle Ho.

Depuis, la grande manifestation est le label de nos cris de révolte comme aux  11-12-13 décembre 1960, quand nous avions répondu à de Gaule pour lui dire que l’ALN qu’il se vante d’avoir vaincu n’est rien de plus que le peuple en arme et nous voila le défier à mains nues, lui, ses avions bombardiers, ses chars et ses militaires-tortionnaires. Voyant la détermination du peuple, le Général baissa la tête et alla penaud revoir sa copie pour négocier plus sérieusement  l’autodétermination avec le FLN, seul digne représentant du peuple.

Le 22  février  2019 le Hirak est le dernier de nos cris.  Il scandait  à Bouteflika, qui avait annoncé neuf jours auparavant  sa candidature pour un 5e mandat présidentiel,  de dégager. Il s’est exécuté le 3.04.2019, date du début de la Transition à cause de la vacance de la Présidence de la République dont le terme du 4e mandat allait  jusqu’au 18.04.2019. Les manifestants et l’Armée, cahin-caha,  pendant des mois, assuraient naturellement la Transition que la Réaction, nationale et internationale, voulait détourner pour occidentaliser davantage le pays pour s’accaparer particulièrement  de ses richesses énergétiques et mettre main basse sur son emplacement stratégique. 

Le Hirak n’était pas à la hauteur de l’enjeu principal non pas par son hétérogénéité, bien au contraire,  mais parce qu’il était  traversé par  un adversaire organisé qui détourna le mouvement jusqu’à le priver du pas à faire au-delà de l’arrêt du 5e mandat. Cet adversaire fit  jonction objectivement avec la Issaba et nous a mené au statu quo, celui du conservatisme à l’exemple de la Badissia qui a été carrément déployée sur le terrain.

Il faut rappeler que la Révolution a été déclenchée par des nationalistes anticolonialistes qui croyaient à la lutte de classes contrairement à ceux d’aujourd’hui, noyés dans les habitudes  obscurantistes, qui pour tromper le monde prônent, sagement pour ne pas dire hypocritement, le juste milieux qui découle du religieux et non du politique.

Si nous avions maintenu le nationalisme anticolonialiste, nous n’aurions pas été des supplétifs mais des compagnons aux 12 révolutionnaires que ont pris le bateau pour Ghaza. Ils venaient  de plusieurs pays, pour briser le blocus sioniste  et qui sont : la députée européenne Rima Hassan, cible constante des racistes de tous bords. A ses côtés Greta Thunberg, la militante climatique suédoise, Yanis Mhamdi, reporter pour Blast, Omar Faiad, journaliste à Al Jazeera, Baptiste André, médecin,  Reva Seiffert-Viard, militant écologiste, Pascal Maurieras, ingénieur,  militant CGT, Thiago Avila, écologiste brésilien, I Yashmin Acarn, activiste allemande, Huseyin Suayb Ordu, citoyen turc, Sergio Toribo, marin espagnol  et Marco Van Rennes,  marin néerlandais.

Pour stopper l’écho de la revendication de  ses douze civils désarmés, l’Etat sioniste alla bombarder l’Iran pour assourdir le Free Palestine que Rima et ses camarades  adressent à Netanyahou, à tous les sionistes et à tous les racistes d’ici et d’ailleurs tout en empêchant la négociation entre les Etats-Unis et l’Iran sur le nucléaire. Netanyahou, planait sur un nuage tapissé de victoires en Palestine, au Liban, en Syrie, au Yémen, atterrit en bombardant l’Iran. Mal lui en a pris.

La Chine soutient l’Iran, en lui acheminant  hier par un avion gros porteur, apparemment  de quoi « neutraliser »  le Bunker-buster étatsunien. La Grande-Bretagne prône la désescalade tout en envoyant des avions de chasse à Israël ! Macron soutient qu’Israël se défend, même quand elle attaque, récitant la litanie du colonisateur qui dit qu’Israël ne fait que se défendre depuis sa création par l’ONU pour son expansion légitimée par la sainte écriture. Dans ce sillage, les peuples d’Orient deviennent des indigènes pour le sionisme qui considère que c’est Israël qui est colonisé. Les sionistes sont des suprématistes qui doivent prendre possession des terres qu’Abraham, Dieu et l’ONU leur ont confiées. « Hitler en a décidé ainsi ». Il leur a confié  ce qu’ils savent faire le mieux par expérience pardi : transformer la victime en bourreau, le révolutionnaire en terroriste etc.

Avec le recul tout le monde peut constater qu’au Hirak, l’option politique que nous proposaient les libéraux ne pouvait être au final qu’à l’image  de l’Etat sioniste, cette démocratie occidentale au cœur du Moyen-Orient qui pratique le génocide sur le peuple Palestinien depuis des décennies bien avant le 7 octobre 2023 ou en un royaume arabes à l’image du Maroc. En fait, leurs revendications à plus d’ouverture au libéralisme, à la libre expression bourgeoise, faisaient d’eux des libéraux d'un monde qui obéit au sionisme à l’image des pouvoirs occidentaux et des royaumes arabes.

Un dernier mot sur le roi étatsunien. Trump, ce benjamin d’Hitler, veut poursuivre  la négociation sur le nucléaire pour entre autre raison, celle d’avoir là-dessous plus de précisions, car son Etat sioniste vient de rater le site Iranien par ses bombardements approximatifs.  Faire la moindre concession à de tels ennemis entretient le mépris qu’ils ne cessent d’afficher.  

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