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Billet de blog 21 juin 2014

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Révision de la Constitution algérienne

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Extrait de  la lettre publiée sur Le Soir d'Algérie d'aujourd'hui de  Mr Ali Haroun Ministre au temps de Boudiafau Chef de cabinet de la Présidence de la République chargé de la révision de la Constitution . L'extrait que j'ai tiré de la lettre concerne uniquement l'article 2 de la Constitution actuelle et qui vient à la fin de la première partie de cette publication

Monsieur le Ministre d’Etat,
Vous m’avez fait l’honneur de me transmettre des documents relatifs au projet d’une révision consensuelle de la Constitution et me demander mon opinion. ....   

   Article 2.

- L’Islam est la religion de l’Etat
Abrités derrière l’article 2 «l’Islam religion de l’Etat», certains, par une interprétation dogmatique littérale et sectaire du texte, ont pu exploiter notre religion commune, à des fins politiques exclusives, dans le but avoué d’accéder au pouvoir pour substituer à la République «impie» l’Etat théocratique de leur choix. Ainsi, les partisans de cette distorsion de l’article 2 ont été à l’origine de l’une des plus effroyables périodes de notre Histoire. Le terrorisme de la «décennie rouge» qui entraîna la mort de dizaines de milliers de nos compatriotes et des ravages incalculables dans les corps, les consciences et les biens, traîne encore des «effets résiduels» qui n’en finissent pas de finir, tout en provoquant quotidiennement au sein de notre armée et nos services de sécurité, d’incessantes pertes en vies humaines.
Aussi une interprétation claire de l’article 2 et sa traduction incontournable par la loi fondamentale, doivent-elles affirmer le caractère intangible de l’Etat républicain et de la démocratie, mettant le pays à l’abri de toute résurgence d’un extrémisme destructeur. Dans certaines démocraties, le droit à l’insurrection contre la tyrannie est constitutionnellement reconnu. Il importe donc que la nôtre inscrive dans son préambule, le droit imprescriptible de s’opposer par tout moyen à l’intégrisme, matrice du terrorisme dévastateur. A cette fin, tout parti qui entend inclure dans son programme, de quelque manière que ce soit, l’utilisation de la religion, ne saurait prétendre aux autorisations légales pour participer à la vie politique.
Par ailleurs, comment interpréter l’article 2 au regard des dispositions de l’article 36 relatif à la liberté de conscience et la liberté d’opinion. La tolérance, vertu éminemment musulmane, semble disparaître de nos mœurs. Alors que l’abbé Berenguer, - l’un des 16 députés français d’Algérie siégeant à notre première Assemblée nationale - fut durant la guerre le plus efficace porte-parole du FLN en Amérique latine, aujourd’hui, le mépris des dispositions de la Constitution, en particulier celle de l’article 36, traîne devant les tribunaux, des citoyens accusés de détenir les livres de leur confession religieuse. Ce sont de telles méconnaissances de notre loi fondamentale qui situent l’Algérie parmi les pays peu respectueux de la Convention universelle des droits de l’Homme. Aussi faudra-t-il préciser le sens, l’étendue et l’interprétation de l’expression «l’Islam est la religion de l’Etat» dans le texte même de l’article 2 de la Constitution et ne pas en laisser la concision permettre toutes les exploitations.
A.H.
(A suivre

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