L’histoire nous apprend que les peuples ne doivent s’abstenir d’aucun moyen pour se débarrasser de la violence étrangère sur leur sol. Dans ce cas, la contre-violence demeure le devoir patriotique de tout un chacun et de tout Front nationale de libération.
Si on définit l’islamisme comme l’utilisation de l’islam dans la sphère politique, et si on s’arrêtait à l’article 2, l’islam religion de l’Etat, la seconde Constitution algérienne qui remonte à 1976, la qualifia ainsi, sauf que la première, celle de septembre 1963 précisait dans ce même article que « La République garantit à chacun le respect de ses opinions et de ses croyances, et le libre exercice des cultes ». C’est ce qui lui donnait une option laïque fidèle non seulement à la Proclamation du 1er Novembre mais aussi à ses promoteurs, qui affirmaient dans ce même document que « notre action est dirigée uniquement contre le colonialisme, seul ennemi ».
A la connaissance générale et en leur temps, les dirigeants de la Révolution étaient les plus politisés, puisqu’ils ont opté opportunément pour le coup de feu le 1er Novembre 1954 qui mena à l’indépendance. Les leaders islamistes avaient refusé de se joindre à eux de bon gré. Bien plus tard, pour justifier ce refus, ils remplacent le titre de révolutionnaire par celui de moudjahid et font croire que l’ennemi n’est pas le colonialisme comme il est écrit dans la Proclamation mais la religion, sous-entendue Chrétienne. Ce mensonge d’Etat, entraine une spoliation, devient un facteur puissant de dévoiement de l’histoire du pays qui finit par accoucher de terroristes-islamistes et de romanciers-racistes. Entre parenthèse. Parler de la Droite française et ses intellectuels Franco-algériens devient depuis un certain temps une invitation à une batrachomyomachie, alors qu’à la veille de la Révolution nos intellectuels-militants étaient à attentifs à la libération du Vietnam, fréquentaient le P.C.F et les leaders comme Mohamed Boudiaf et Didouche Mourad rendaient visite à l’Humanité. Oui, c’est ce qui se dit depuis des lustres « dis moi qui tu fréquentes et je te dirais qui tu es »
La spoliation a freiné le Parlement pour qualifier l’occupation coloniale de génocide. Le retard de l’affirmer officiellement a empoisonné le récit national. Le mensonge a donné de l’eau au moulin à la propagande ennemie qui a affaibli les luttes de libération, comme celle de la Palestine. Il demeure un facteur qui a perturbé la mémoire de notre jeunesse et pas qu’eux. Il a fragilisé la société lors de la décennie sanglante. Il a oxygéné la Droite et l’Extrême droite française des Le Pen jusqu’à Retailleau, qui semblent s’intervertir sur l’échiquier politique. La spoliation a contribué à affaiblir la majorité des royaumes arabes et la République d’Egypte jusqu’à les jeter dans les bras du sionisme.
En sus la confusion entretenue entre Islam, islamisme et intégrisme facilita le recrutement des jeunes dans le terrorisme tout en démobilisant les moins jeunes. L’intégrisme est souvent perçu comme un blocage à l’évolution de la religion uniquement et non de la société en générale.
Le langage de l’islamisme brouille celui de la société et finit par dominer. La lutte idéologique contre la Proclamation se sert de l’obscurantisme propagé par l’occupant, consolide la Réaction algérienne qui finit par renouveler ses harkis qui rejoignent naturellement les organisations islamistes à l’internationales, qui rappelons le, sont les ennemis jurés de la liberté des peuples, des associations démocratiques, de la laïcité, des syndicats ouvriers ; du changement.
La période qui va de la Révolution à plus d’une décennie après l’indépendance nous donne un aperçu de la compatibilité de l’évolution de la société avec l’islam. Le 16 Janvier 1992, Mohamed Boudiaf est appelé à diriger la lutte contre la Barbarie. Le message de la Proclamation de Novembre resurgit dans l’actualité. La Réaction et la Mafia politico-financière avaient vite compris que ce retour du Coordinateur de la Révolution allait les disqualifier une seconde fois et à jamais. Elles l’ont assassiné le 29 juin 1992 à Annaba. Depuis, malgré la victoire de l’Armée sur le terrorisme, à la fin du siècle passé, c’est l’islamisme qui prend le dessus car l’intégrisme des uns, le libéralisme des autres se conjuguent avec les forces rétrogrades de l’extérieur qui ne reconnaissent pas leurs défaites face aux peuples et ne désespèrent jamais, à ce jour, de dicter leurs desiderata au pouvoir des nouveaux Etats indépendants. L’impérialisme et ses valets ne s’avouent jamais vaincus face aux pays qui développent leurs richesses naturelles aux bénéfices de leur peuple. Ils reviennent sans cesse à l'offensive, ne serait-ce qu'avec une valise comme épouvantail à défaut d’éventail.
Si notre indépendance s’est consolidée incontestablement, jusqu’à donner le tournis à l’Extrême droite française, la Révolution n’arrête pas de perdre de son ancrage dans la société à cause des privatisations dans des secteurs stratégiques comme l’enseignement et la santé. La question majeure qui se pose de plus en plus est comment parfaire l'indépendance, sans la Révolution. Le retour à l’article 2 de la première Constitution me semble un début de solution.
Le nombre de mosquées plantées dans la commune face à l'absence de librairie, de bibliothèque de cinéma, de piscine, de salle de gymnastique et de cantine, communaux en sus de la présence d’enfants mendiants dans les rues semble désespérant. On peut affirmer, après d’autres, que ceux qui ne voulaient pas de la Révolution ont finit par l’ensevelir pour s’approprier des privilèges exorbitants en son nom.
Un faux cliché qu’il faudra juste inverser pour se rapprocher de la vérité est celui de Ben- Badis (1889-1940) et les ulémas. M.Mostefa Lacheraf dans son livre « L’Algérie, nation et société note que « Ben Badis était objectivement solidaire sinon isolé au sein de son groupe, tranchant de par sa culture, son patriotisme, son austérité, son sens politique, sur l’ensemble des ulémas qui, à l’indépendance, vont trahir ses principes de progrès et créer une véritable classe religieuse parfois affairiste et indifférente à l’injustice sociale et à la corruption ». J’ajoute. C’est lui qui qualifia le communisme de levain du peuple contrairement à la majorité des ulémas qui sont viscéralement anticommunistes.
Ce n’est pas Boudjedra l’écrivain qui dérange ses détracteurs, puisqu’en général ils ne le lisent pas, c’est le maquisard de l’ALN à 17 ans et qui sans cesse, jusqu’à un âge avancé combat l’obscurantisme comme il a combattu le colonialisme qui leur donne le tourniquet, et les dérange.
A la veille de sa titularisation à la tête de la Cour constitutionnelle, la députée Leila Aslaoui s’est déclarée publiquement croyante. Elle a certainement été invitée à le faire. Etre croyant ou non, personne n’a rien à dire mais l’afficher publiquement contribue à discréditer une liberté, la liberté de croire ou de ne pas croire. Ses détracteurs, nous rappellent ceux de M.Rachid Boudjedra. Ils craignent son combat, qui semble s’estomper en l’obligeant à dévoiler une part de sa vie privée, d’une façon différente de l’écrivain. La sournoiserie qui rappelle celle de Saïd Bouteflika est l’arme du despote dont le message ne peut être que nul, parce que Lalla Aslaoui et Boudjedra sont aimés par leurs actes, leur présence dans la société.
Je vous invite à répondre à la question : pourquoi l’article 11 de la Constitution 2020 interdit les pratiques féodales qu’aux institutions ? Il est intitulé : « Les institutions s'interdisent : — les pratiques féodales, régionalistes et despotiques »
Charles Darwin est le concepteur de la sélection naturelle où il observe que l’animal fort, dévorait le faible. Par la suite, avec plus de dix autres années d’études, d’observations et de documentations, il entrevoit des prémisses du changement dans la nature, qu’ils attribuent aux balbutiements des instincts sociaux. Le plus fort commençait exceptionnellement à protéger le plus faible dans le monde animal. L’observation de ce timide revirement dans la nature est centrale chez Darwin.Cette évolution des instincts sociaux va à l’encontre de la violence qui meut le système capitaliste. L’intérêt de ce dernier est incompatible avec elle, donc elle s’est faite à contre courant de ce système qui domine le monde à l’image de ses populations qui crient Free Palestine dans les rues des capitales occidentales dont les gouvernants aident Israël dans son génocide. La pratique de la violence impose la loi du plus fort et ne permet donc pas aux Tel-Aviviens de sortir de sa barbarieLes étatsuniens dépensent des sommes colossales dans la propagande qui montre preuves par l’image à l’appui qu’ils sont humains et plus humains que tout le monde jusqu’aux jours ou la Chine devient un sérieux concurrent en économie, la Russie en armement et les peuples, champions de la résistance pour la liberté. Le tout conjugué va démasquer l’impérialisme qui ne lui reste plus d’échappatoire que d’avouer à tous, sauf à ses obligés qu’il est avec Israël et leur génocide. Pire, il fait de Ghaza sa nouvelle image de contre-propagande en tombant le masque qui laisse apparaître la vérité que résume le leitmotiv de l’Impérialisme en s’adressant à l’autre monde que le sien, le monde civilisé : Attention, ne changez rien, sinon c’est une Ghaza qui vous attend car la Barbarie c’est nous et vous, les autres, n’êtes que des intrus. Ces derniers étant toujours plus nombreux, laisse entrevoir ce monde poussé à la multipolarité.Avec le nombre de pays occidentaux qui attendent septembre pour reconnaitre la Palestine, je me demande si c’est le génocide qui les rappelle à l’ordre de la condition humaine, le refus de Trump de les protéger contre Poutine en Ukraine ou la mobilisation de leurs peuples qui les oblige ? Il doit y avoir un peu de tout ça, adossé aux conditions de la vie qui se dégradent à cause de l’incapacité de la Droite à gouverner sans cesser de faire des concessions à l’Extrême-droite. A ce rythme le libéralisme se transforme crescendo en fascisme, cet enfant terrible du Capitalisme comme le qualifiait le Bulgare Gueorgui Dimitrov à la veille de la guerre contre Hitler. Si l’URSS n’a pas été la réponse adéquate au monde contemporain, elle reste néanmoins celle qui a vaincu le nazisme au prix de plusieurs millions de morts, supérieur à ceux de tous les autres pays. Si elle a disqualifié une forme de communisme, cette disqualification n’empêche pas que l’impérialisme ne peut être vaincu que par le communisme, le commun. L’avenir est indéfinissable mais nous savons ce que nous ne supportons plus. Le changement s’impose. Le BRIKS+ constitue un exemple parce qu’il participe à multiplier les centres de décisions. Nous voulons la paix dans l’honneur et la fierté. Nous voulons la fin de la malnutrition, l’élimination de l'analphabétisme, le transport en commun, l’ouverture des frontières aux étrangers, l’abrogation du véto à l’ONU etc. Voilà en vrac juste quelques exemples pour entrevoir de quoi on parle. Avec le Capital de Marx, nous avons la théorie de ce que nous voulons laisser derrière nous. L’exemple pour demain n’existe pas alors que Marx avait la Grande-Bretagne qui était la première puissance mondiale comme modèle, nous, notre modèle ne se suffit pas d’un pays, ni d’un système mais de tout ce qui se fait en commun dans le monde jusqu’à ce jour.Nous savons où nous a mené la propriété privée, nous devons donc emprunter un autre chemin, peut être celui de la propriété collective, une voie différente et parfois opposée. Il ne s’agit pas de refaire le monde dans tous les cas mais de faire comme le désire l’humanité qui dit non au génocide à Ghaza depuis si longtemps, mais en vain. Ce qui se disait sur les réseaux internet vient d’être confirmé par l’Ambassadrice des Etats-Unis ce 20 août, comme pour ternir une page glorieuse de notre histoire, que l’exploitation du gaz de schiste a été confiée à des firmes US alors qu’elle avait été largement dénoncée. Ce retour en arrière est une réponse à la question : Pourquoi l’Ambassadrice et d’autres officiels US se relayaient fréquemment à la Présidence. La réponse est qu’Exxon Mobil et Chevron vont explorer et exploiter le gaz de schiste en Algérie, alors qu’elle avait été largement dénoncée par la vox populi du sud du pays. Kouidri Saadeddine.