Fanon dans sa pratique est arrivé à la conclusion de Marx, que pour lever les entraves à l’émancipation des peuples, il faut changer le système de société qui les rend malheureux. La société dont il est question est une société de l’exploitation sous couvert de l’illusion, celle-là même qui affirme que la nature est parfaite, que tout est créé par une main de maitre, régie par une force surnaturelle et si vous ne la trouvez pas parfaite, vous devez vous en prendre qu’à vous-même. Voilà que M. Amin Hadj-Mouri docteur en psychopathologie et psychanalyste dans sa contribution sur le quotidien El Watan d' aujourd’hui intitulée « Il n’y a pas de « mal-être » consubstantiel à l’algérianité ! » où il nous parle aussi de l’échec du Hirak. Sur ce point, ce dernier a échoué effectivement à demi pour n’avoir pas livré bataille à Rachad et ses suppôts à l’intérieur et à l’extérieur du pouvoir. Une des raisons de ce demi échec est aussi dans l’absence de ceux là même qui le qualifient d’échec.
Quand à Fanon, la victoire du peuple algérien prouve qu’il n’a pas échoué. Par contre le doute est dans la fin de cette riche contribution ou on finit par se poser la question : comment être dans la béance tout en étant hétérodoxe ?
Ils auront beau
nous mâcher
et nous remâcher
Ils ne nous avaleront pas
Clame le poète populaire anonyme qui se vengeait de l’occupant, que rapporte Bachir Hasj Ali dans « Le mal de vivre et la volonté d’être ». Ce poème m’inspire pour écrire
Ils ont beau
nous brouiller
nous embrouiller
ils ne nous inconscientiseront pas