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Billet de blog 23 mars 2013

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Feu Beliardouh ou l’évidence mortelle

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         Dans une intervention,  au colloque tenue à la filmathèque  Mohamed Zinet à Alger les 9 et 10-03-13  en hommage à Abdelhamid et Zoulikha Benzine,  un enseignant affirme que le terrorisme ne découle pas de l’islamisme mais de la politique néolibérale. Dans ce cas il est  nécessaire de rappeler une opinion courante en me servant de l’affirmation  suivante de Abdelwahab Meddeb : « Le wahhabisme qui se présente comme salafisme n’est pas une invention nouvelle, propre aux Temps Modernes auxquels appartient le XVIIIe siècle, où a vécu Ibn ‘Abd al-Wahhâb, le docteur à l’origine d’une lecture archi réductrice de la Tradition qui enchaîne l’islam aux ténèbres. Il faut remonter plus haut en amont pour repérer le moment où les germes du mal ont été semés. En cette remontée, nous croisons l’instant où le naql, la soumission à la Tradition, a triomphé du ‘aql, de la raison. A partir de ce triomphe, le mimétisme s’est généralisé au détriment du discernement. Là se situe la victoire de l’islam du hadîth sur l’islam du Coran » ;  toute cette citation pour rappeler au conférencier la source de la stratégie des islamistes algériens et la pratique  du licite (halal) et de l’illicite (haram) généralisée comme tactique pendant plus d’une décennie et qui tentent  jusqu’à aujourd’hui  de régenter  nos comportements, rien de nouveau, sauf qu’ils l’égrenaient par l’assassinat de femmes, d’hommes et d’enfants en dizaine de milliers, pour terroriser tout le peuple et  le soumettre à leur doctrine, en un mot pour le dépolitiser, comme un retour aux « 130 ans ».

En Algérie, à la mort succède  la stagnation et  la régression des moyens de se défendre, jusqu’au manque flagrant de solidarité. On peut affirmer que la société civile a été  lessivé. Les conférenciers nous en donnent quelques raisons. Dans ce colloque les journalistes rappellent qu’ils se mettent  en danger dès qu’ils abordent  un problème des milieux  populaires,  leurs collègues de l’intérieur  du pays sont dans des  situations précaires  à cause aussi d’absence de lois pour les protéger dans l’exercice de leur fonction.  Ils sont 6000 journalistes, ils sont nombreux et restent dans l’incapacité de défendre un des leurs, et ici le cas de Beliardouh est cité, l’Investigatrice  énumère les raisons, d’où on peut conclure que le niveau syndical actuel est la plus grande régression de ces 50 dernières années. Cette régression n’est pas propre aux journalistes, on peut  l’extrapoler à toute  la société-civile d’Algérie, pire à toutes les sociétés-civiles des pays qui n’ont toujours pas programmés la séparation du politique et du religieux dans la sphère publique. La solidarité, devait être à mon avis, le clou du colloque de la fondation Benzine sur «ce  bilan des 50 ans sur les médias algériens »  sachant  que la cour de Tebessa a acquitté les quatre accusés, de la mort  de Béliardouh, il y a, à peine trois mois, au bout de 10 ans de procédure judiciaire.

 Je relevai, comme  un bonus, cette information donnée par la presse qui écrit que « Le procureur général près de la cour de Tébessa a introduit, un pourvoi en cassation au lendemain du prononcé du verdict, c'est-à-dire le mercredi 12 décembre ».

Les difficultés de la corporation des journalistes sont nombreuses et complexes mais notre chère moudjahida nous donne une clé.  Elle affirme que nous devrions nous préoccuper de l’absence de loi qui empêche les associations  de se porter partie civile.

Quand, on parle d’un homme, qui, il y a plus de dix ans, n’a trouvé que le suicide pour récupérer sa dignité bafouée  et qui risque de mourir une deuxième fois, ses bourreaux étant en libertés, et qui font des émules, à cette évidence mortelle certains ressassent les maux du quotidien, (ce qui est légitime en d’autres circonstances) ; voilà à mon avis  une autre  évidence  d’une régression qui ne dit pas son nom et qui empêche toute solidarité, toute corporation, seules armes contre les truands et acolytes.

La clé est aussi donnée  dans ce b.a.ba de la politique qui dicte qu’en dernière instance, il faut déterminer la stratégie à adopter par rapport à la nature de l’ennemie. Qualifier de néolibéral un système de tendance  islamiste, entraine la société civile sur un chemin aveugle. Dans ce cas la mafia politico-financière peut rester impunie, et cette impunité est d’autant plus dangereuse qu’elle est adossée à une société  sous perfusion de cet opium populaire, dont le jet est contrôlé par le pouvoir depuis des décennies en sus d’avoir avalée une violence surgit de l’âge des  ténèbres, qu’elle n’a toujours pas digérée. L’islamisme, et particulièrement en Algérie, n’est toujours pas mis au banc des accusés  à l’instar de la colonisation* qui n’est toujours pas jugée à travers le monde comme un crime contre l’Humanité, continueront donc à s’alimenter et à se perpétuer. 

*Colonisation de peuplement hier, accaparement des richesses du sol et du sous-sol aujourd’hui en Afrique et au Moyen-Orient.

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