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Billet de blog 23 mai 2013

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"Le martyre des sept moines de Tibhirine"

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« nous ne voulions pas faire un documentaire sur les théories complotistes révisionnistes appliquées à l’Algérie. ». Ce documentaire est à contre-courant des images et commentaires qui ont longtemps meublés  les médias étrangers pendant la guerre livrée par les islamistes au peuple algérien a été difusé le 23-05-2013 sur la "3". S.K

Extraits de l' entretien fait par Rémi Yacine sur le documentaire "Le martyre des sept moines de Tibhirine"

Le journaliste-réalisateur Malik Aït Aoudia et la politologue Séverine Labat reviennent, dans un documentaire, sur l’affaire des moines de Tibhirine...  Dans cette interview, ils parlent d’une même voix.

- Pour vous, il ne fait aucun doute que c’est le GIA qui a tué les moines. Pourquoi ?  Nous n’avions aucun a priori en commençant à travailler. Ce qui nous intéressait, c’était de raconter la vie des moines pendant les années de sang et de larmes, de raconter leur enlèvement, leur détention et leur assassinat. Rien d’autre. Et c’est ce que nous avons fait. Pour être à chaque instant de cette tragédie «au plus proche des moines», nous avons recherché des témoins pour pouvoir essayer de raconter l’histoire telle qu’elle s’est déroulée. Il se trouve maintenant que c’est le GIA qui a enlevé, détenu et assassiné les moines. Point.

- Cette affaire est-elle à l’origine de la scission du GIA ? Et donc de la naissance GSPC, ancêtre d’AQMI ?  On ne peut pas dire cela de cette manière. Les sujets de discorde entre les différentes régions et émirs du GIA étaient nombreux à l’époque. En revanche, comme Hassan Hattab nous l’a dit pendant l’entretien filmé, l’affaire des moines a accéléré la rupture entre une partie des émirs locaux et la direction nationale du GIA.

 - Ne craignez-vous pas d’être accusés d’accréditer la position officielle ?  Que faut-il faire lorsqu’un documentaire reposant sur une enquête implacable recoupe une version officielle ? Il faudrait jeter tout ce travail à la poubelle ? Cela signifierait que la souffrance des moines ne serait digne d’intérêt que s’ils ont été victimes de l’Etat algérien, qu’elle ne serait qu’un alibi pour des manœuvres politiques. Ce n’est pas notre façon de concevoir notre métier.

Quand nous lisons ou regardons certaines «choses», nous ne sommes plus dans le journalisme ou le documentaire, mais dans la fiction. Dans cette affaire, nous aurions pu être dans la posture qui accuse à tout prix l’armée algérienne. Beaucoup, qui nous insultent aujourd’hui, nous auraient couverts de lauriers. Nous ne comprenons pas ces prétendues enquêtes qui désignent le coupable a priori et qui cherchent ensuite comment illustrer cette culpabilité. De cette façon, nous pouvons vous montrer demain que c’est l’armée algérienne qui a assassiné qui vous voulez. Même Kennedy ou Jésus-Christ, pour rester dans la religion catholique.

Rémi Yacine El Watan du 23.05.13 |

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