Le chômage comme le racisme sont des engrenages nocifs à la liberté. Ils persistent encore et encore. Le premier est un facteur de chantage des patrons pour maintenir les travailleurs dans des conditions d’exploitation et le second sert le pouvoir de la nation dominante à perpétuer son leadership sur toutes les autres nations occidentales d’une part et empoisonne toutes les autres en les maintenant en guerres pour nuire à leur indépendance.
Nous rappelons un indice des causes de l’opération militaire de Poutine en Ukraine du 24 Février 2022, qui s’est transformée en guerre de l’OTAN contre la Russie. Le Premier ministre Ukrainien Arseni Yetsenyuk, entre autres, affirmait dès 2015 que le Donbass était peuplé de sous-hommes.
Un tel racisme consiste à percevoir en premier, la différence dans l’autre, qui empêche de le voir comme son semblable, pour se faire une raison, de le dominer, de le coloniser en l’évacuant d’une façon ou d’une autre de sa terre, de sa maison ou de le tuer, comme en Palestine depuis plus d’un demi siècle. Cette héritage de la barbarie où le plus fort a toujours raison du plus faible, avec le temps, se transforme en mythe, en politique colonialiste, ségrégationniste, sioniste, en peur, sont mis, consciemment ou inconsciemment, au service de l’intérêt des plus forts, les oligarques, comme au règne de la loi de la jungle.
Les présidents Bouteflika et Tebboune ont, aussi, été coptés par l’Armée, sauf que le premier, la percevait comme un danger pour son règne, à l’opposé du second. Le premier jugeait que le pouvoir de l’argent était une alternative au pouvoir de l’armée tout en méprisant le peuple, s'acoquine la frange la plus obscurantiste, se concilie avec les islamistes et les plus nantis, corrompe de hauts fonctionnaires pour privatiser les Institutions de l’Etat au dépend du service public. Sachant que de toutes les institutions, la seule qui ne peut être privatisée est l’armée. Il corrompt des généraux, déstabilise les Services secrets, tient le peuple à l’écart de la politique pour briser sa dignité.
Pendant les vingt ans de règne de Bouteflika, les milliers de manifestations contre la « hogra » se transformaient en émeutes à cause de l’interdit, qui était en vigueur. Celle du vendredi 22.02. 19 qui devait se faire initialement le dimanche 24 février, mobilise un nombre impressionnant, de femmes et d’hommes, jusqu’à briser l’interdit et s’impose à la police, qui a tenté vainement de la juguler. Au deuxième mois de la manifestation, Bouteflika est éjecté de son trône.
Son successeur a jugé opportunément le « Hirak » qui l’a bénie, soufflant en échange l’espoir d’un cheminement inverse, le bénissant à son tour.
L’espoir est naturel car tout être vivant possède un quantum de liberté inné qu’il doit sans cesse développer pour vivre mieux. Il ne peut le développer naturellement que dans une société capable d’entamer un processus démocratique. Ce dernier ne s’enclenche réellement qu’adossé à une société civile qui se donne un environnement capable d’accoucher d’organisations politiques démocratiques.
La société militaire n’est pas un parti politique car elle ne permet pas la critique. La critique reste un engrenage essentiel à la démocratie, à l’évolution de la société et c’est principalement cette liberté des peuples, que la Maison Blanche, à l’aide de l’OTAN, des médias et des oligarques veille à circonscrire partout.
Durant le « Hirak », l’amalgame des intérêts de l’OTAN et ceux du chef d’Etat-major Gaïd Salah pouvaient, à un moment se confondre, aux yeux des libéraux et des militants non aguerris, à cause de leur racine commune, qui est l’anti démocratie. Cette dernière prend de l’ampleur à l’intérieur du pays, quand il y a un danger extérieur. L'amalgame aurait été explosif si jamais, l’antidémocratie interne et l’antidémocratie externe avaient coalescé.
Le danger sécuritaire pour une nation, n’est plus, l’affaire d’un homme ou d’un groupe d’hommes. Il relève d’organisations impérialistes et peut aussi prendre sa source, dans les inégalités entre les hommes, les femmes et les enfants dans la société. Il est dans la propagande de l’obscurantisme. Il est dans le programme de l’enseignement ou les textes incompréhensibles soumis aux élèves supplantent ceux de nos grands écrivains. Il est dans la diffusion de textes et de films qui prônent les inégalités. Le danger est aussi dans l’interdiction et les difficultés de se réunir, de filmer, de photographier sa société. Toutes les inégalités et les interdits injustes freinent la sympathie qui est le moteur de la vie en société.
L’inégalité et l’interdiction arbitraires cultivent la haine jusqu’à circonscrire notre quantum de liberté qui peut avoir comme résultat, la fuite, l’abandon, la démission, la culture de la folie, la « hargaâ », ce suicide collectif en mer.
Quant à l’opposition, les partis démocratiques dont le FLN, étaient laminés ou corrompus. Durant les dernières années de son règne, Bouteflika ne laissait dans la sphère politique que les organisations de la rente, du pouvoir et celles de la Réaction.
Le Hirak était une opportunité, vu le nombre d’anciens militants dans les marches, pour un retour des partis déstabilisés. Il s’est avéré qu’ils ne pouvaient se donner cette peine. Leurs dirigeants ou ex-dirigeants, au mieux, faisaient de la figuration ou avaient tourné la veste. Les militants n’ont pu saisir l’occasion qui leur a été offerte plus d’une fois lors du « Hirak » se contentait de dénoncer le pouvoir et non les ennemis de la Nation en général.
La Réaction utilise la religion, l’informel dans le commerce et le terrorisme, s’oppose hypocritement à tous les démocrates sans distinction, ceux de l’intérieur et de l’extérieur du pouvoir. Elle pratique la politique du « poussez-vous que je m’y mette ». Elle a failli brasser large sans la vigilance du Hirak et de l’armée qui ont su minimiser les dégâts à défaut de la contrer en lançant un mot d’ordre anti réactionnaire qui aurait englobé ceux du pouvoir et ceux en dehors du pouvoir. Malheureusement aucun collectif n’était à la hauteur de cette tâche.
Aujourd’hui avec la libération partielle de détenus dits d’opinion, le calme semble prendre du terrain et en sus nous apprenons chaque jour avec une grande satisfaction que des projets économiques sont débloqués. Le ministre de l’industrie pharmaceutique M. Ali Aoun nous donne une des raisons de ce blocage. Il constate que dans son secteur, la bioéquivalence est obligatoire alors qu’il n’existe pas de laboratoire national dans ce domaine. Pour s’apercevoir de cette aberration flagrante, fallait-il un homme du secteur public comme nouveau ministre? Certes, car celles et ceux qui avaient pris cette mesure et les mesures similaires dans les autres secteurs, privant le pays de centaines de milliers d’emplois, ne sont pas des victimes de la bureaucratie comme on le serine depuis un certain temps mais des bourgeois, particulièrement ceux du 5e mandat dont l’intérêt personnel prime sur l’intérêt public
Par contre, l'unanimisme qui est communiqué, autour de la préparation du 31e Sommet de l’Union arabe d’Alger, est un signe de mauvais augure. Les intervenants s’appesantissent trop sur les louanges à sa préparation et à son initiateur le président Tebboune et non sur ce qui a fait le fameux rapprochement, entre les partis palestiniens par exemple.
Ne faut-il pas rappeler que Arafat, en allant négocier la paix avec les dirigeants sionistes, avant la victoire sur le terrain de la lutte ou du moins avec un rapport de force en sa faveur prouvait qu’il n’avait pas retenu la leçon du 1er Novembre 1954 dont l’essence est la confiance en son peuple et non pas en cette utopie d’alors de l’unité arabe qui déboucha au mieux, sur sa paix des braves ! C’est à cause de l’absence de critique sur les défaites et particulièrement celle de Nasser en juin 67 que le monde arabe récidive à chaque fois. L’absence de critique entretient l’utopie et empêche de voir la réalité de ses propres faiblesses et la force de l’ennemi.
Oui l’union fait la force, mais pour être efficace les initiateurs du 1er Novembre 54, par exemple, dont nous fêtons le 68e anniversaire l’ont accompagné de la Proclamation au peuple. Ce dernier est qualifié de juge de leurs actions. Elle ne s’adressait ni aux arabes, ni aux musulmans, mais à tous, en excluant, les traîtres. Elle était exclusivement au nom du peuple et pour le peuple jusqu’à faire dire au cinéaste que l’Armée de Libération Nationale, l’ALN est le peuple en armes. Cette vérité était si simple, qu’elle a été oblitérée par des leaders comme Arafat et Nasser… et surtout au temps du président Chadli. Elle précise que « Conformément aux principes révolutionnaires, notre action est dirigée uniquement contre le colonialisme ». Ce dernier se poursuit à ce jour au Sahara Occidentale, en Palestine et autres contrées. La fin du colonialisme exige la lutte de tous, contre le néocolonialisme de l’occident qui le nourrit. Pour un soutien efficace à la Palestine le 31e Sommet de Union arabe d’Alger par fidélité au 1eNovemebre 1954, qui se tient le 1 et 2 de ce mois devrait en faire l’ennemi principal.