Saad eddine kouidri (avatar)

Saad eddine kouidri

Au passé photographe professionnel. Au présent écrivain amateur

Abonné·e de Mediapart

217 Billets

0 Édition

Billet de blog 30 janvier 2025

Saad eddine kouidri (avatar)

Saad eddine kouidri

Au passé photographe professionnel. Au présent écrivain amateur

Abonné·e de Mediapart

De l’éventail à l’épouvantail*

Si la République a fait la guerre aux terroristes-islamistes et les a vaincu, ce n’est certainement pas pour faire place à un anti-musulman, qui se cache derrière son anticommunisme défendant l’Etat sioniste et le royaume marocain.

Saad eddine kouidri (avatar)

Saad eddine kouidri

Au passé photographe professionnel. Au présent écrivain amateur

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il aurait raison le ministre français de l’Intérieur qui juge que « Rien ne donne à l’Algérie le droit d'offenser la France" », si son affirmation ne rappelait pas le coup d’éventail du dey Hussein sur le consul de France, qui refusait le 30 avril 1827 avec arrogance de s'engager sur le remboursement de la dette. C’est ce coup qui a été retenu par l’histoire coloniale comme prétexte au débarquement de l’Armée française le 14 juin 1830 à Sidi-Fredj, et masquer la vraie raison qui est de s’accaparer du trésor d’Alger et instaurer la colonisation de peuplement qui va durer 132 ans au prix de plus de 5 millions de victimes.

Après l’échec de tous les scénarios que la France fourbis depuis notre indépendance pour maintenir l’Algérie sous son influence, ressassant l’histoire de la colonisation civilisatrice, faite à coups de canons sur les villages, de coups de couteaux des Le Pen sur la chair des indigènes, le Président Macron se rappelle enfin la source de la réussite, ce coup d’éventail qui, dit-on, est plutôt celui d’un chasse mouche

Ruiné par ses défaites politiques, suite à sa dissolution de l’Assemblée, Macron s’est dit que pour s’en sortir, il lui fallait un subterfuge : celui de remplacer l’éventail par un épouvantail. L’idée est vite trouvée puisqu’il avait cet écrivain sous la main à qui il vient d’octroyer personnellement la nationalité, surtout qu’il trône dans les médias mainstream, boostée par des éditeurs en sus d’une ambition dans la fachosphère. Oui Boualem Sansal n’est pas qu’une plume aux yeux du Président français, mais l’Algérien pro sioniste, qui avec sa nouvelle nationalité française devient un élément rare pour raconter les histoires qui peuvent gêner son pays natal qui ne reconnait toujours pas l’Etat sioniste.

Pour cela, son ministre inverse le calendrier des événements récents pour rendre vraisemblable la malice de son Président, en prétendant que l’écrivain algérien est détenu arbitrairement en Algérie ! C’est ce que reprennent les médias en omettant de préciser que Sansal résidait dans son pays natal sans problème. La malice est de transformer cet octogénaire en épouvantail, affirmant que c’est offenser la France que de mettre Sansal en prison tout en laissant libre un influenceur poursuivi par leur justice qu’il expulse vers Alger à quelques jours de son procès et qui est renvoyé illico presto, pour être présent à son procès. C’est ce renvoi qui contrarie la France et en fait la raison de la crise tout en effaçant aux yeux des médias et pas seulement, la reconnaissance française de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental qui poussa l’Algérie à rappeler son Ambassadeur. Ce n’est donc pas le énième rebondissement comme le mentionne Retailleau mais la cause principale qui a entraîné la France à constater que « sa manière douce » celle de faire passer son récit colonial a échoué. Elle monte d’un cran dans sa tentative d’imposer sa politique comme l’avait imposé ses ancêtres en 1830, puisqu’il poursuit en disant : la manière douce n’a pas suffi, il me semble que nous devons à présent examiner l’ensemble des moyens à notre disposition pour remettre la relation sur de bons rails" tout en précisant qu’il n’a "aucun interlocuteur institutionnel en Algérie".

Si vous posez les questions à Google sur Boualem Sansal, il vous répondra qu’il a été naturalisé français par le président Emmanuel Macron lui-même en 2024. Qu’il est né en Algérie, et qu’il a été incarcéré le samedi 16 novembre 2024 à l’aéroport d’Alger en provenance de France et il ne vous dira pas que durant toute sa vie, l'octogénaire a voyagé normalement, comme la majorité des citoyens et ne vous dira pas de quoi son pays natal l’accuse, car M. Retailleau affirme n’avoir "aucun interlocuteur institutionnel en Algérie". Pour ce Ministre de l’intérieur de la France la question, dans ce cas est : par quel biais son pays a été offensé ?

M.Sansal est accusé d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Seul le juge tranchera lors du procès qui se tiendra puisqu’il vient de sortir de l’hôpital. Contrairement aux prisons françaises où des détenus sont envoyés à l’hôpital ou au cimetière par leurs gardiens.

Si la République a fait la guerre aux terroristes-islamistes et les a vaincus, ce n’est certainement pas pour faire place à un anti-musulman, qui se cache derrière son anticommunisme défendant l’Etat sioniste et le royaume marocain. Personne ne doit être détenu à cause de ses opinions surtout pas le Dr. Hussam Abu Safiya et les milliers de ses concitoyens Palestiniens sans oublier Georges Abdallah emprisonné en France depuis 40 ans parce qu’il est un anti sioniste, un communiste, un libano-palestinien.

Euphorisés par la victoire de Trump que la haute technologie semble anoblir pour le moment, Macron et ses sbires qui n’ont pas été invités à l’intronisation de leur nouveau gourou font des déclarations à l’emporte pièce sur les Africains pour montrer les limites de leur précarré comme le chien qui pisse pour délimiter son territoire.

Le Parlement de la Ligue arabe condamne à juste titre la résolution du Parlement européen qui exige la « libération immédiate et sans condition » de Boualem Sansal qu’elle traite d’écrivain, et non de militant de la colonisation, que l’Algérie s’honore à mettre en prison. Pour ceux qui acceptent le génocide, qui acceptent d’être gouvernés par l’Extrême-droite, leur honneur est dans les salles de tortures, dans la misère des peuples, dans les shoahs continuelles depuis celle des Amérindiens, bien avant Hitler jusqu’à Netanyahu, Biden et Trump.

Le socialiste états-unien Bernie Sanders rappelle que « Dans son discours de Gettysburg en 1863, le président Abraham Lincoln a parlé, je cite, d'un gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple, fin de citation. Malheureusement, aujourd'hui, nous avons un gouvernement de la classe des milliardaires, par la classe des milliardaires, pour la classe des milliardaires ». Sachant que ces derniers sont obligatoirement une minorité, celle qui élit et fait élire les gouvernants par les urnes, démocratiquement. On peut donc dire que leur démocratie n’est rien d’autre que le pouvoir de la minorité, sans préciser que c’est celle de la bourgeoise, laissant croire que c’est celle de la majorité.

La démocratie bourgeoise qui depuis des siècles permet aux plus riches d’être encore plus riches et aux plus pauvres de l’être d’avantage vient malheureusement d’élever au sommet de sa hiérarchie officiellement le représentant de l’extrême droite internationale ce 20.01.25, comme elle avait élu démocratiquement à travers les urnes Hitler en mars 1933, il y a presqu’un siècle !

Avec le temps on sait que Kadhafi a été assassiné à cause de ses grands projets de développement comme celui de la construction d’infrastructures aussi bien que la création d’une identité panafricaine et d’une monnaie africaine commune (le dinar en or). La France de Sarkozy était de ceux des Etats qui savaient que ce n’était pas une utopie.

Il est utile de rappeler que l’Etat français qui exige de l’Algérie la libération d’un détenu sans jugement est « régulièrement condamné par les instances européennes pour son racisme d’Etat, ses violences policières, les conditions inhumaines de détention, s’agissant des prisonniers aussi bien que des exilés. Le rapport précise que sa « justice ne garantit pas un égal traitement selon la classe sociale ».

Si on précise qu’Elon Musk « a toujours lutté contre l’implantation d’un syndicat chez Tesla. Il a, plus tard, défendu l’idée de licencier celles et ceux qui menacent de faire grève tandis qu’il a été plusieurs fois épinglé pour ne pas respecter le droit du travail chez SpaceX. Ce combat contre les syndicats est aussi au cœur des actions de Facebook ou d’Amazon » on n’a plus de doute sur son salut nazi.

L’échec de Netanyahou dans le génocide des habitants de Ghaza va être comblé par son nouveau maître, qui en homme de paix de la bourgeoisie, va tenter de les affamer pour pouvoir les déporter et faire de ses terres un site touristique ! C’est je suppose le deal du cessez le feu ! En sus de l’amnistie des colons de l’Etat sioniste, un bonus du premier président élu des États-Unis condamné au pénal dans le jugement du 10 janvier 2025 de l’affaire des paiements cachés à une star de films X à I’Etat sioniste.

C’est la peur de l’anticolonialisme qui fait dire à Macron que les Africains sont ingrats. Comme il ne peut pas continuer à s’en prendre à tout le monde à la fois, avec ses à 79% de Français mécontents de sa politique, il s’en prend à l’Algérie misant sur les brebis galeuses que la France utilise à cause de la confusion entretenue entre l’Algérie française des pieds noirs et celle des indigènes qui a fait croire non seulement à des citoyens mais jusqu’à de hautes autorités, parfois à certains de nos écrivains et historiens, qu’une histoire commune était envisageable. L’une des conséquences de cette guerre des mémoires a été d’effacer certains crimes de la France jusqu’à faire oublier que l’Algérie indépendante a des juridictions dont celle de la Justice qui décide de mettre fin à la nuisance de Sansal ce militant de l’extrême droite et de renvoyer l’influenceur Algérien pour être jugé par la France qui le poursuit pour avoir proféré des menaces de mort dans les médias comme elle le prétend.

Quand les Africains constatent l’échec de l’Armée française face aux terrorismes, ils lèvent le voile sur un leurre. Le terrorisme n’était pas le but mais une couverture qui lui permettait une recolonisation pour mieux protéger leurs richesses de plus près et pas que. C’est ainsi que la jeunesse africaine comprend mieux leurs aînés révolutionnaires et reprend la lutte que leur peuple n’a jamais abandonné.

L’option postcoloniale a fait perdurer l’autorité de l’ex colonisateur en Afrique jusqu’à la destruction de la Libye par la France et l’OTAN initiée par Nikola Sarkozy pour assassiner Mouammar Kadhafi à cause d’une affaire personnelle et déplumer la Libye de son pétrole au nom de la liberté-bourgeoise il faut le préciser. Ce piège de la social-démocratie occidentale dont le leader en France était Mitterrand le tortionnaire semble prendre fin aujourd’hui. Le 29.01.25

*La stratégie de la bourgeoisie française contre l’Algérie : de l’éventail à l’épouvantail est le titre d'Algérie Patriotique de cet article

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.