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Pourquoi le vote sur le glyphosate en Europe est-il présenté de façon aussi binaire : pour ou contre une réautorisation de X années ?
Cette présentation à elle seule - avec la mise en échec qu'elle implique en repoussant le vote à quelques semaines de l'échéance - préfigure la réponse.
Après s'être fait prier, les Etats finissent à chaque fois par voter la prolongation au motif qu'on ne peut pas interdire brutalement cet herbicide à 2 ou 3 semaines de l'échéance.
C'est ce qu'on appelle le sophisme du Faux Dilemme, un "raisonnement fallacieux qui consiste à présenter deux solutions à un problème donné comme si elles étaient les deux seules possibles, alors qu'en réalité, il en existe d'autres" selon Wikipedia.
Cette technique de réthorique "vise à réduire une situation complexe à une alternative entre deux options" ce qui pousse à des décisions extrêmes, renforcées par l'urgence - volontaire - du calendrier dans le cas du vote sur le glyphosate.
Une proposition raisonnable serait pourtant de mettre en place :
- un calendrier d'interdiction
- identifiant des usages essentiels pour lesquels il n'existe pas d'alternative
- accompagné de mesures d'aide à la transition pour les agriculteurs
Cette option tient compte à la fois des contraintes techniques et économiques de l'agriculture, et de la toxicité démontrée par la science de ce pesticide sur la santé humaine et la biodiversité.
ON SAIT FAIRE, les Etats l'ont démontré au niveau international dès 1987 avec la signature du Protocole de Montréal sur la fin des CFC.
Pourquoi ne sait-on plus faire ce que des leaders qu'on ne peut pourtant pas soupçonner d'être des ecoterroristes (Margaret Thatcher, Ronald Reagan...) ont fait il y a 36 ans ?
Où sont passés le courage politique et le souci de l'intérêt général ?
La santé de nos enfants mérite mieux que ça...