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Billet de blog 10 mai 2020

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Coronavirus : La logique derrière ces déconfinements

La planète entière est actuellement dans une phase de déconfinement et d’assouplissement des mesures censées avoir été prises pour stopper la propagation du virus. Mais qu'on ne s'y méprenne pas. Il s'agit avant tout de décisions purement économiques.

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Il ne faudrait pas que nous soyons dupes et, à l’analyse, la décision de tous les dirigeants de la planète, sans exception, est guidée par une logique purement capitaliste, dans un réalisme -d’aucuns diraient même une froideur- capitalistique glaçante.
Alors même que nous sommes encore loin du pique de la pandémie dans une grande majorité des États, l’on se précipite à tout ouvrir. En réalité, il s’agit de décisions purement économiques, qui ne se fondent sur aucun avis sanitaire. Le dilemme qu’a imposé la pandémie aux dirigeants du monde est le suivant : Maintenir le blocage de toute la machine économique et les outils de production et devoir gérer plus tard une situation où non-seulement la pandémie aura tué des centaines de milliers d’individus en détruisant au passage l’économie ; ou sacrifier une partie de la population tout de suite, ce qui aura pour conséquence de sauver l’autre proportion de la population, avec elle l’économie.
Nos dirigeants, sans exception, semblent avoir choisi la 2e option. Car, ce à quoi nous allons assister dans les prochains jours c’est une économie qui repart. Mais à quel prix ? Des morts du COVID-19, l’humanité en comptera encore par dizaines, voire centaines de milliers dans les prochaines semaines et mois. Ceux qui seront fauchés par le petit monstre partiront, et ceux qui l’éviterons (en respectant scrupuleusement les mesures barrières) ou qui y résisteront après avoir été infectés, survivront. Ça donne froid au dos, mais c’est bien cela qui est en marche présentement.
Pour le dire brutalement, la survie de chaque individu dépend désormais de lui-même. Et la protection de la communauté planétaire est désormais tributaire du comportement de chacun de nous. Pour ce qui me concerne, plus de restaurant et tous les autres espaces de loisir et de grands rassemblements (lieux de culte, funérailles, mariages, cérémonies officielles, etc.) avant au moins le mois de Décembre 2020. Décision gouvernementale ou non. Je me refuse d'être du lot de ceux qu’on a décidé de sacrifier pour sauver l’économie et le bien-être de ceux qui survivront.

Nos États, pris individuellement, n'y peuvent rien. Il s'agissait pour l'humanité, dans sa globalité, de ne pas accepter aussi facilement de sacrifier une partie de sa population. Le monde a de quoi tout fermer pendant un an s'il le faut, en assurant les moyens de subsistance à tous. C'est de cela qu'il est question. Ce spectacle de démission collective a quelque chose d'insupportable, de révoltant.

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