Par ailleurs, l’immeuble qu’il a acquis sur fonds publics détournés a été confisqué au profit de l’État ivoirien, tout comme Soro Guillaume est privé de ses droits civiques pendant 7 ans. Si ce jugement devait être confirmé en cassation, l’ancien président de l’Assemblée Nationale serait forclos pour la prochaine présidentielle, mais également pour celle de 2025.
Le verdict du tribunal de grande instance d’Abidjan intervient alors que le mercredi 22 Avril 2020, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), saisie par Soro Guillaume, avait ordonné à l’État de Côte d’Ivoire de suspendre toutes les procédures concernant l’homme politique ivoirien et de libérer ses coaccusés. L’arrêt inique de la juridiction africaine s’apparente à une obstruction à la justice et à une tentative de consacrer une notion d’immunité politique qui n’existe dans aucune législation, même pas dans le traité qui crée cette institution. Tout homme politique, candidat ou non à une élection présidentielle, reste un justifiable au même titre que n’importe quel autre individu.
Rappelons que la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples est présidée par un juge ivoirien, Sylvain Oré, pro-gbagbo notoire qui nourrit beaucoup de haine vis-à-vis du régime ivoirien actuel. Mieux, l’avocat qui défend les intérêts de soro guillaume dans la procédure actuelle à Abidjan, Me Diallo Souleymane, appartient au cabinet fondé par l’actuel président de la Cour Africaine. D’aucuns y voient un possible conflit d’intérêt et un règlement de compte du patron de la haute juridiction africaine, qui avait par ailleurs bénéficié -au moment de sa désignation comme président de cette Cour- du soutien de Soro Guillaume, alors Premier Ministre du gouvernement gbagbo.