
Ramla Dahmani et Elyes Chaouachi
Toute position adverse peut être contestée, voire même, par quiconque, fermement condamnée
Mais, personne ne mérite les poursuites judiciaires pour avoir, une opinion, exprimée
Ne mérite d’être, selon la législation antiterroriste, ou toute autre, jugé
Mais, avec Kaïs Saïed, on a vu le fils de l’un de ses prisonniers de pensée
Parce qu’il a défendu son père, devant une chambre antiterroriste, se retrouver
Son seul tort est d’avoir dénoncé les injustices subies par ce dernier et d’en informer
L’opinion : il s’agit d’Elyes Chaouachi qui a su, détricoter les charges qui, sur lui, pesaient
Qui, dans le cadre du Procès de la honte, d’une peine de dix-huit ans de prison, l’ont fait écopé [1]
Elyes, pour avoir critiqué la chambre criminelle, dans les affaires de terrorisme, spécialisée
Celle-là même qui a jugé son père en lui infligeant cette condamnation injustifiée
S’est retrouvé être l’objet de trois poursuites judiciaires pour des affaires, au terrorisme, liées
Dans les trois dites poursuites, il est, d’avoir rejoint une organisation terroriste, suspecté [2]
Pourquoi cette inflation de poursuites et non une seule, de quelles organisations s’agit-il ? Dieu seul le sait !
En vérité, ce qui dérange le pouvoir, c’est qu’Elyes étale au grand jour tout ce que ce dernier veut cacher
Ainsi, c’est grâce à lui que l’on a connu les noms des différents juges, acteurs dans le honteux Procès [1]
Il ne se bat pas uniquement pour son père, mais, aussi, pour les dizaines d’innocents persécutés
Par le régime qui, après avoir emprisonnés ses opposants, à leurs familles, s’est attaqué [2]
Le comble, c’est que Ramla, la sœur de Sonia Dahmani, par contumace, a été condamnée
À deux ans de prison pour diffusion de fausses nouvelles. Ses avocats ont été alertés
De ce verdict en consultant les registres du tribunal et les judiciaires dossiers
Car aucune notification officielle ne leur avait été émise, ni à l’intéressée
Condamnation prononcée dans le silence du Palais, sans convocation, sans défense, sans procès [3]
Condamnation, avec exécution immédiate, encore, en vertu du liberticide décret [4]
Alors qu’elle n’a fait que défendre sa sœur emprisonnée et, ses témoignages poignants, relayer
Témoignages sur ses conditions de détention, la répression subie pour, les dérives, dévoiler
« Les autorités tunisiennes non seulement emprisonnent [leurs opposants], mais ciblent désormais
Leurs familles dans une tentative manifeste de les intimider et de, davantage, les isoler » [5]
En réaction, Ramla a dénoncé une décision politique et, dans un post, a ajouté :
« Parce que je parle trop, parce que je ne plie pas, parce que j’expose leur honte, ils m’ont condamnée
Condamnée pour avoir défendu Sonia, pour avoir raconté ce qu’elle subit, pour avoir dérangé
Qu’ils me condamnent à deux, dix ou vingt ans, qu’ils me condamnent à mort, tant qu’ils y sont : me taire, point ne le ferai
Je suis une résistante. Qu’ils sachent que tant que je respire, je continuerai à dénoncer, à hurler
À écrire, à me battre, pour Sonia, pour les autres, pour la liberté. Il y a une chose qu’ils n’ont pas captée
Ce ne sont pas les barreaux qui réduisent une femme au silence, ce sont les compromis ; et moi, aucun, je n’en fais » [6]
Les poursuivis, le pouvoir les a fait inscrire sur les fichiers d’Interpol, espérant les intimider
Parce que de terrorisme accusés, se discréditant internationalement, car ces fichiers
Excluent systématiquement les citoyens poursuivis par leurs pays, qui plus est, autocratisé
Et, pendant ce temps-là, Kaïs Saïed ne cesse de répéter, à qui veut l’entendre, ses rengaines préférées :
« Que les choses soit claires, dans les affaires de justice, quelles qu'elles soient, de n'importe quelle nature, je n’interviens jamais » [7]
« La Tunisie mène une lutte pour la libération et tout doit, les positions de principe de l’État, refléter
Il n’y a pas de place pour ceux qui ne partagent pas ces convictions fondamentales, et doivent y adhérer
Même les festivals culturels ». Ainsi, même la culture, il veut la mettre au pas : c’est son approche de la liberté [8]
Qu’il est loin le temps où l’on se considérait comme étant un peuple définitivement libéré
Alors qu’aujourd’hui, est devenu un acte de résistance, le simple fait de continuer à penser
Et ce sont les Ramla, les Elyes qui nous permettent de rester debout quand tout invite à ramper
Qui, malgré les menaces, les réels risques et dangers, s’obstinent à écrire, à s’indigner, à refuser
De se résigner, dans un sursaut de survie, au milieu d’un silence complice presque généralisé
Car, le nombre de citoyens qui osent encore s’exprimer, comme une peau de chagrin, s’est ratatiné [9]
Salah HORCHANI
https://www.facebook.com/crldhtunisie/videos/625712093510149


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[6]

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[7] Voir, par exemple, la vidéo suivante, de la minute 15 : 45 à la minute 16 : 55, où cette rengaine est répétée à plusieurs reprises.
https://www.facebook.com/Presidence.tn/videos/1998440847642211
[8] https://www.facebook.com/photo/?fbid=1147244880767444&set=a.247622740729667