C’est depuis des mois que cette manifestation a été convoquée par nombre de personnalités de gauche, par les plus connus du monde religieux (parmi lesquels Alex Zanotelli et don Ciotti), par les confédérations syndicales CGIL, CISL et UIL, les syndicats autonomes, le Mouvement Cinq Etoiles (désormais considéré de gauche) et plus de 650 associations et ONG. Le mot d’ordre était “cesses le feu tout de suite, négociations pour la Paix! Bannir toutes les armes nucléaires! Solidarité avec le peuple ukrainien et avec les victimes de toutes les guerres!
Dans l’appel du réseau paix et désarment (ici la liste des syndicats, associations et ONG qui ont adhéré) on lit:
“L'humanité et la planète ne peuvent accepter que les différends se résolvent par des conflits armés. La guerre a des conséquences mondiales : elle est la cause principale des crises alimentaires mondiales, encore plus désastreuses en Afrique et en Orient, affecte le coût de la vie, les plus pauvres et les plus faibles, détermine des choix néfastes pour le climat et la vie de la planète. La guerre engloutit tout et bloque l'espoir d'un avenir plus équitable et durable pour les générations futures. Cette guerre doit être arrêtée immédiatement! Nous condamnons l'agresseur, nous respectons la résistance ukrainienne, nous nous engageons à aider, soutenir, secourir le peuple ukrainien, nous sommes aux côtés des victimes. Nous sommes avec ceux qui rejettent la logique de la guerre et choisissent la non-violence. L'invasion inacceptable de l'Ukraine par la Russie a ramené au cœur de l'Europe la guerre qui est sur le point de devenir un conflit mondial entre blocs militaires avec des conséquences dramatiques pour la vie et l'avenir des peuples ukrainien, russe et de toute l'Europe. Nous sommes proches et solidaires de la population sinistrée, des réfugiés, des réfugiés contraints de fuir, d'abandonner leurs maisons, leurs emplois, victimes de bombardements, de violences, de discriminations, de viols, de tortures.
Cette guerre doit être arrêtée immédiatement. Assez de souffrance. L'Italie, l'Union européenne et les États membres, les Nations Unies doivent assumer la responsabilité des négociations pour arrêter l'escalade et parvenir à un cessez-le-feu immédiat. Il est urgent de travailler à une solution politique du conflit, en mettant en place toutes les ressources et tous les moyens de la diplomatie pour faire prévaloir le respect du droit international, en rapprochant les représentants des gouvernements de Kiev et de Moscou, ainsi que tous les acteurs nécessaires pour trouver une paix juste. Avec le pape François, nous disons : «Que les armes se taisent et que l’on recherche les conditions pour entamer des négociations capables de conduire à des solutions non imposées par la force, mais convenues, justes et stables».
L'humanité et la planète doivent se libérer de la guerre!
Nous demandons au Secrétaire général des Nations unies de convoquer d'urgence une conférence internationale pour la paix, de rétablir le respect du droit international, de garantir la sécurité mutuelle et d'engager tous les États à éliminer les armes nucléaires, à réduire les dépenses militaires au profit d'investissements de lutte contre la pauvreté et le financement de l'économie non armée, de la transition écologique, du travail décent.
La sécurité partagée doit être garantie.
Les guerres et les armes visent la victoire sur l'ennemi mais ne conduisent pas à la paix : elles tendent à devenir permanentes et à ne causer que de nouvelles souffrances aux populations. Au lieu de cela, il faut gagner la paix, restaurer le droit violé, garantir une sécurité partagée. Il n'y a pas de guerre juste, seule la paix est juste. La guerre est faite par les armées, la paix est faite par les peuples.
L'Italie, la Constitution, la société civile répudient la guerre. Ensemble, nous demandons à nos institutions de se saisir de cet agenda de paix et d'œuvrer dans toutes les instances européennes et internationales à sa pleine affirmation”.
La manifestation a sans doute été un grand succès d’une très large convergence entre syndicats, associations chrétiennes et laïques et le Mouvement Cinq Etoile, une réponse sans équivoque vis-à-vis du nouveau gouvernement néofasciste qui a promis d’envoyer encore des armements à l’Ukraine et vis-à-vis de tous les ambiguïtés, notamment celle du Parti Démocratique. Celui-ci a participé à la manifestation, mais son leader Letta a été engoulé comme “assassin, faiseur de guerres” et de toute évidence il a occupé une place très marginale. Par ailleurs il a fait le choix de participer à la manifestation qui en même temps s’est déroulée à Milan à l’initiative de la liste Calenda-Renzi qui défend le principe de continuer à envoyer des armements à l’Ukraine disant que les manifestants de Rome ne veulent que la défaite de l’Ukraine. A cette manifestation de Milan ont participé que moins de deux mille personnes. En plus Calenda&Renzi ont profité de l’occasion pour lancer M.me Moratti comme candidate à la présidence de la Lombardie aux prochaines élections régionales. Cette dame a toujours été à droite et jusqu’à il y a une semaine elle a été ajointe aux président de cette région qui est de la Ligue de Salvini et responsable autant qu'elle du désastre sanitaire que cette région a connu beaucoup plus que les autres en Italie depuis le début de la pandémie de Sars-Covid19 (la dénonciation très détaillée de ce désastre a été publié par la très ancienne et toujours très importante Association Medicina Democratica ainsi que dans nombre de textes de Vittorio Agnoletto).
Ainsi, après cette manifestation on a l’impression que la gauche italienne semble se relancer à travers la marginalisation sinon l’exclusion du Parti Démocratique et contre les hyper-néolibéristes Calenda&Renzi.