Face au délire pour ne pas dire les idées dignes de criminels de guerre qui en ce moment semblent adoptées par les leaders européens, il est plus que jamais nécessaire rappeler les suggestions de Alain Joxe qui avait appris les enseignements de la stratégie par le général Beaufre et aussi le général Poirier et aussi par son père, louis Joxe, des gaullistes cohérents qui avaient grand respect des communistes et des socialistes et de l’URSS principal vainqueur du nazisme.
Directeur d’études à l’EHESS de Paris, Alain Joxe a consacré toute sa vie de chercheur à l’élaboration d’une théorie stratégique pour la paix (en 1981, il participe à la création du Comité pour le désarmement nucléaire en Europe, il a été membre du comité de parrainage du tribunal Russell sur la Palestine et a formé nombre de chercheurs français et étrangers, publiant, entre autres, dizaines d’ouvrages dans plusieurs langues.
Rappelons que le général Lucien Poirier, l’un des quatre plus importants auteurs de la pensée militaire française (André Beaufre, Charles Ailleret, Pierre Gallois), toujours très attentif à souligner que “l’art de dissuader n’est pas l’art de contraindre – comme la guerre – mais celui de convaincre”, après l’effondrement de l’URSS avait souhaité une réflexion allant vers la mise en question de la “force de frappe”. Car, le contexte bipolaire était mort et il fallait travailler pour réduire et meme éliminer les armes atomiques trop dangereux dans un monde multipolaire et au risque de plus en plus gravissime de la prolifération de ces armements.
Et c’est là qu’Alain Joxe avait relancé son idée de défense-défensive (bien mis en évidence par la Fondation des Etudes de Défense Nationale) comme le seul et indispensable choix qu’un État de droit effectivement démocratique devrait poursuivre.
Au vue de l’actuelle très inquiétante conjoncture mondiale e européenne, la posture de la défense-défensive apparait plus que jamais nécessaire car autrement l’on risque de tomber à la merci des criminels de guerre qui travaillent pour les lobbies militaires de chaque pays. Il est évident que le génocide des Palestiniens, le massacre de milliers d’Ukrainiens et de soldats russes et encore les victimes des autres guerres permanentes éparpillées par le monde, tout comme le massacre de dizaines de milliers d’enfants et de gens e tout âge par l’hyper-exploitation directement ou indirectement liée aux guerres, ce sont le produit du choix de leaders politiques (Poutine, Les États Unis, l’Europe, Netanyahu etc.) asservies aux les lobbies des armements ou directement impliqué avec celles-ci.
Oui, l’idéal européen songé par les auteurs du Manifeste de Ventotene était Pour une Europe libre et unie, c’était un texte précurseur de l'idée de fédéralisme européen. Et à la garantie du droit international il préconisait qu’on doit “ajouter une force internationale”, mais la conception de cette force n’était que celle de la défense-défensive car grande partie de ce Manifesto se focalise sur une description de la société européenne à venir totalement organisée selon des critères d’une révolution européenne qui doit être socialiste, permettant l’émancipation des travailleurs et l’accès à de meilleures conditions de vie. Les êtres humains doivent dominer les forces économiques et pas le contraire. Pour ce fait on prescrit la nationalisation des entreprises, la redistribution des richesses injustement accumulées par les anciens privilèges et les droits de succession. Le principe d’égalité des chances y est implicite ainsi que l’assurance d’un niveau de vie minimum assuré non par la charité mais par le «potentiel de production de masse des produits de première nécessité». Doivent être assurés le libre choix des mandataires des syndicats ainsi que la garantie étatique du respect des contrats. Enfin le manifeste requiert la laïcisation de l’État.
Or, dès qu’on lit les propos de M.ne von der Leyen, de M. Macron, de Starmer et de Friedrich Merz, mais aussi ceux de M.me Meloni, on est tout de suite accablé par leur nonchalance à annoncer le choix d’une énorme somme d’argent destinée à l’armement de la défense européenne prête à la guerre à travers l’explicite sacrifice du budget de la santé publique, de l’éducation nationale, de la politique sociales.
Si les choix qui entendent poursuivre les leaders européens auparavant mentionnés s’imposeront on aura une Europe contrainte à forger une économie de guerre. L’Europe sociale, jusqu’à présent toujours méprisée, ne pourra jamais être réalisée.
Il est alors plus que jamais indispensable relancer une forte RESISTANCE pour la paix, pour la défense-défensive, pour sauvegarder la possibilité de politiques sociales, de mesures aptes à garantir le respect effectif des droits universels de tous les êtres humains.