Dans son livre Mondiali senza gloria, le journaliste Giovanni Mari a profité de l’exclusion de l’Italie du Mondial de foot au Qatar pour dévoiler les ombres très noires qui ont taché deux des quatre coupe du monde gagnés par l’Italie. En plein régime fasciste, nazionale azzurra sorti gagnante de ce titre en 1934 et en 1938, merci à des délits de sport et politiques, des scandales et la corruption. Mussolini n’aimait pas le foot, mais il avait tout de suite compris sa forte popularité. Ainsi il donna toute sortes d’instructions afin d’acheter des arbitres et de monter une publicité spectaculaire pour afficher devant le monde entier la grandeur du régime fasciste : les joueurs furent obligés à vêtir le maillons noir (la camicia nera des miliciens fascistes) lors de la finale à Paris en 1938, juste pour gifler à sa façon le quelques millions d’antifascistes réfugiés en France et ce même pays du Front Populaire.
«Si l’on étudie bien les faits -écrit l’auteur- l’on découvre que la moitié des titres vantés par les azzurri (azur est la couleur du maillon de l’équipe de foot italienne) est très lourdement tachée. Par des délits sportifs et politiques, de qua avoir honte». Le régime fasciste avait décidé de miser sur le foot pour divulguer l'idée et surtout l'idéologie. Il voulait convaincre les Italiens d’être une puissance sur le terrain de foot pour ensuite les convaincre de pouvoir l’être aussi parmi les grandes puissances. Il fallait alors offusquer la pensée critique misant sur l’euphorie collective pour la grandeur de la nazionale.
«Donc -écrit l’auteur- la victoire du Mondial devait être conquise à tout prix: licite et sportif, si possible, o bien par le raccourci et la triche -voire la corruption des arbitres». Rappelons que Mussolini est maitre d’une conception qui inspire l'arbitraire éclectique et qu’il exprime ainsi: "Nous nous permettons le luxe d'être aristocrates et démocrates, conservateurs et progressistes, réactionnaires et révolutionnaires, légalistes et illégalistes, selon les circonstances, le lieu, le cadre dans lesquels nous sommes contraints de vivre et d'agir" (Popolo d'Italia, 23.3.1919).
C’est déjà en 1927 que le régime impose que sur le maillon de l’équipe nationale doit figurer l’emblème fasciste à coté a de celui des Savoia (la famille royale ... l’Italie est encore une monarchie jusqu’au referendum de 1947 après la libération antifascistes et antinazie de 1943-45). Et aux jeux olympiques d’Amsterdam tous les athlètes italiens ont l’obligation de saluer avec le bras droit tendu e la main ouverte (saluto fascista).
A cela s’ajoute la grande entreprise de l’architecture fasciste dans la construction des stades d’athlétique et de foot dans toutes les grandes villes. Le Mondial de 1934 qui se déroula en Italie couta trois millions et demi del 1934 (correspondant à 4 millions et 200 mille euros d’aujourd’hui mais pour l’époque c’était une somme énorme). Ce Mondial ainsi que le suivant fut gagné aussi parce que dans l’équipe Italie jouaient pas mal de talentueux descendants d’Italiens émigrés en Amérique Latine. Et entre autres le plus grand joueur italien descendant d’émigrés, Meazza, avait été découvert par Arpad Weisz, un entraineur hongrois, ensuite victime de la loi sur la race de 1938, déporté et mort à Auschwitz. ET dulcis in fundo: lors de la finale l'arbitre monta jusqu’à la tribune d’honneur pour saluer Mussolini tandis que les équipes étaient alignées sur le terrain.
En 1938 le début du Mondial qui se déroulait en France se fit à Marseille, la ville avec le plus haut nombre d’antifascistes italiens. La nazionale fut très mal accueillie, les joueurs injuriés, la salutation fasciste hyper sifflée. L’entreteneur italien ordonna de relever le bras que les joueurs avaient abaissé suites aux sifflets du public car «l'Italie ne devait pas avoir peur». Et à la quatrième de finale contre la France à Colombes l’équipe italienne mis le maillon noir comme les camice nere fascistes: une gifle contre la France antifasciste. Juste après ce fut le moment de la loi sur la race et donc la persécution et la déportation de milliers de juifs après leur expulsion des écoles, des bureaux et même de l’armée et de la police.