Femmes et aussi hommes de tout âge et enfant*: la place s’est remplie. Ça été aussi une réaction immédiate aux propos indignes du ministre de l’Éducation nationale du gouvernement néofasciste Valditara et de la cheffe Meloni (phrases xénophobes et négationnistes). Nombre d’affiches ironiques et irrévérents: «Le patriarcat existe, le racisme institutionnel en est la riposte» c’est le cri unanime à ce ministre et à M.me Meloni. Mais il y a eu aussi autres arguments: «on manifeste contre l’orbanisation de la société, contre le Décret de loi sécuritaire qui criminalise le choix de vie et la proteste et contre la militarisation du territoire alors que crise économique fait rage, contre le travail au noir et le précariat obligatoire des femmes, record de Meloni, contre le gouvernement qui ne fait que des coupures du welfare, de la santé publique, de l’école pour financer le réarmement».
À Palerme, les «sœur du Sud» demandent de ne plus être laissées en arrière
«104 morts d’État. Ce n’est pas l’immigration mais votre éducation», c’est écrit sur le géant drapeau des collectives d’étudiants des collèges qui arrivent en masse après un flash mob devant le ministère de l’Éducation nationale. Là il ont aussi brulé une photo du ministre: geste que la majorité parlementaire néofasciste a cherché à utiliser pour dire que cette manif a été violente demandant aux partis de centre-gauche d’en prendre les distances. Autre signal qu’au gouvernement échappe la signification d’une mobilisation féministe non organisée par aucun parti mais par un réseau composite d’associations, centres antiviolence, collectifs, centres d’agrégation de jeunes.
Et il y avait les drapeaux de Be Free, Différence Femme, Lucha y Siesta, Juridiquement Libre. Ceux de la Maison Internationale des Femmes, de Secousses du Réseau des collégien*, d’Aracne. La CGT italienne, et Nonna Roma. Il y avait aussi nombre de leaders du centre-gauche mais sans aucun symbole de parti. «C’est une manif de tous», explique un sénatrice.
Le cortège a commencé à défiler derrière le premier camion enveloppé dans un gigantesque drapeau portant la phrase de Gisèle Pélicot: «La honte doit changer de côté». Mara, enseignante à la retraite, se cache derrière un arbre pour regarder sa nièce, au cortège avec ses copines de classe, «si elle me voit elle pourrait être embarrassée – dit-elle – mais moi je suis très fière et je voudrais la prendre en photo». Un groupe d’hommes se penche d’un palais agitant pancartes féministes applaudis par les manifestants. Et arrivent aussi les actrices de la fondation Una Nessuna e Centomila: Paola Cortellesi, Vittoria Puccini, Maria Chiara Giannetta, parmi d’autres.
Un groupe de scouts porte les drapeaux de la Palestine. Ils viennent d’une paroisse de la ville pour manifester aussi contre le génocide. L’année d’avant ce fut le thème parmi les plus importants de la meme journée de lutte. Tout au long de la manif qui traverse le centre de Rome, les couleurs du drapeau de la Palestine se mélangent avec le fuchsia et le violet des féministes.
Devant le siège de la Fao monte le bruit de clefs, utilisé non seulement comme le signal du fait que souvent l’assassin a les clefs de la maison mais aussi contre le «silence complice des gouvernements occidentaux sur le massacre de la population palestinienne. Les femmes sont un but privilégié”.
Fiamma et ses amies sont des employés de l’Etat, chacune porte le kefiah, «mais la mien est originale- souligne– je la portait déjà dans les années q970». Elle commente que ces filles ont raison parce que «la guerre est le fruit du patriarcat».
La seconde étape de la manif est le Colisée où on déroule un énorme liste avec les noms des 106 victimes de féminicide, lesbicide et transicide de la dernière années. «L’information est partielle parce que la police efface les cas quand les victimes sont des femmes âgées, trans ou migrants – dit une militante par mégaphone – nous demandons d’arrêter cette farouche sélection ».
Valentina a amené avec elle son fils de 5 ans dès qu’elle a vu ses amies arrivant de Pise avec leurs fillettes. Elles restent là sans bouger meme quand on a l’impression d’un moment de tension avec la police. “On n’est pas inquiètes c’est une belle fete”.