Comme tant d’avocat·e·s, magistrat·e·s, agent·e·s de l’État, elle est, avec ses collègues, la cible de menaces de mort, d’attaques personnelles, d’une violence verbale devenue banale, après avoir rendu le délibéré lundi 31 mars 2025 et condamné Marine Le Pen à quatre ans d’emprisonnement, dont deux ans ferme aménageable sous surveillance électronique, 100.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire.
Petit rappel :
• 3 juillet 2024 : un site d’extrême droite publie une liste d’avocats à « éliminer » pour avoir signé une tribune contre le RN.
• 30 janvier 2025 : le « média » Frontières diffuse un dossier désignant juges, avocats, associations comme « responsables du chaos migratoire ». Avec Roman Sangue, nous avions alors reçu plusieurs menaces de mort.
• 6 février 2025 : les magistrats et le personnel du TA de Melun sont menacés après l’annulation d’une OQTF visant un influenceur.
Ce climat délétère n’est pas arrivé par hasard.
Quand l'actuel ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, déclare par exemple que « l’État de droit n’est ni intangible, ni sacré », il ne permet pas seulement une banalisation de ces attaques, il les légitime et affaiblit délibérément les principes qui nous protègent tous.
L’irresponsabilité de certains discours politiques a un coût.
Et ce coût, ce sont des vies menacées. Des institutions fragilisées. Une démocratie abîmée.
Contester une décision de justice, c’est un droit. Menacer ceux qui la rendent, c’est un délit.
Tout mon soutien à l’institution judiciaire et à toutes les personnes aujourd’hui ciblées.